La myopathie atypique chez le cheval

La myopathie atypique chez le cheval

Vous avez certainement déjà entendu parler de la redoutable myopathie atypique chez le cheval. Les récits de chevaux atteints font froid dans le dos. Ils sont sources d’angoisse pour les propriétaires et gardiens d’équidés. Chez Hipassur, en tant que spécialiste de l’assurance santé des équidés, nous sommes malheureusement amenés à rencontrer ce genre de cas. C’est pourquoi, nous voulons vous informer sur cette maladie qui touche le cheval et sur ses moyens de l’éviter.

L’érable sycomore le responsable

La myopathie atypique du cheval est la conséquence d’une intoxication aux fruits et plantules d’un arbre qui s’appelle l’érable sycomore. Cette intoxication est saisonnière. Elle intervient au printemps durant la levée des plantules puis en automne durant la chute des samares, fruits de l’arbre. 
La saison d’intoxication printanière se situe généralement entre le 1er mars et le 31 mai et l’automnale entre le 1er octobre et le 31 décembre.

 Plantule de l'érable sycomore toxique pour le cheval Crédit photo @RESPE

 
Fruit de l'érable sycomore tres toxique ches le cheval Crédit photo @EquipediaIFCE

Qui es-tu érable sycomore ?

L’érable Sycomore (Acer pseudoplatanus) est un arbre commun que l’on rencontre souvent sur le territoire Français. C’est un arbre au feuillage caduc, ses feuilles tombent à l’automne et poussent au printemps. 
Il appartient à la famille des Aceraceae qui est très souvent cultivé comme arbre d’ornement.
Cet arbre peut atteindre 35 à 40 mètres de hauteur ! Il a la particularité de posséder un tronc assez court. 
Son écorce lisse de couleur gris /jaune devient avec l’âge brun/rouge à grosses écailles qui se desquament. 
Ses feuilles comportent 5 lobes plus ou moins dentés et pointus. Elles sont vertes au printemps et deviennent jaunes à l’automne avant de tomber. 

Ses fruits, les disamares aux ailes écartées, ressemblent à un hélicoptère. Elles se propagent avec le vent et peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres. Les disamares vont germer au printemps et devenir des plantules qui pourront à leurs tours être ingérées. 

L’intoxication mortelle :

La myopathie atypique chez le cheval est provoquée par une toxine, l'hypoglycine A, produite par les samares et les plantules de l’érable sycomore. Leur ingestion engendre chez les équidés une destruction des muscles respiratoires, posturaux et cardiaque et sont à l’origine de cette maladie généralement mortelle chez le cheval : la myopathie atypique appelée aussi Myoglobinurie Atypique des chevaux au pré. 
Cette maladie touche les équidés qui vivent au pré ou ayant accès au pâturage quelques heures par jour. Les chevaux, poneys, ânes et mules sans distinction peuvent être touchés. Sachez cependant que la myopathie atypique est non contagieuse entre équidés et pour l’homme. Elle apparait de manière très soudaine et brutale. Son évolution est généralement rapide et fatale pour le cheval.

A ce jour, il n’existe aucun antidote à cette intoxication, on ne traite que les symptômes.  Dans la grande majorité des cas, les équidés atteints de la myopathie atypique meurent ou sont euthanasiés dans les 3 à 10 jours suivant l’apparition des signes cliniques. Les chevaux qui survivent récupèrent en 10 jours environ avec un intervalle de 1 à 30 jours. 

Plus la maladie est prise en charge tôt et plus les chances de survie sont fortes pour le cheval. Mais pour cela, il est impératif de connaitre les symptômes. En effet, la myopathie atypique est mortelle dans 75% des cas, dans les 2 à 3 jours suivant le début des symptômes !

Les symptômes : 

• Dans la grande majorité des cas, on retrouve le cheval couché en décubitus alors qu’il allait très bien la veille ou il peut manifester des difficultés à tenir debout.
• Il présente des raideurs musculaires ou de la rigidité
• De la déprime
• Des tremblements
• Une transpiration excessive
• Les urines sont très foncées (marron) en raison de la présence de myoglobine libérée par les cellules musculaire durant leur destruction.
• Les muqueuses sont très rouges.
• La fréquence cardiaque augmente. 

Plus rarement :

• Le cheval présente des difficultés respiratoires.
• On note une hypothermie (- de 37°C) ou une hyperthermie (+ de 38°C).
• Il éprouve des difficultés à déglutir.
• Il peut manifester un très grand appétit.
• Des signes de coliques

Si ces signes vous alertent, il est urgent d’appeler votre vétérinaire. 

Une fois sur place et le diagnostic posé, le vétérinaire vous demandera dans un premier temps de placer le cheval au box et de le garder au chaud. Toutes situations de stress ou une activité physique doivent être évitées. Elles provoquent des douleurs physiques aigües au cheval et surtout elles diminuent ses chances de survie. 

Le traitement peut se faire à domicile, sous étroite surveillance du vétérinaire. Cela évite stress et efforts physiques au cheval durant le transport.  

Le vétérinaire posera une perfusion pour y passer des vitamines et des antioxydants, principalement de la vitamine B12, vitamine E et du sélénium pour soutenir la fonction musculaire. 

Il utilisera également des anti-inflammatoires et des antalgiques mais de façon prudente pour ne pas abimer la fonction rénale. Mais aussi du glucose pour soutenir le métabolisme musculaire du cheval qui est dans l’incapacité d’utiliser les lipides comme source d’énergie. De l’eau sera aussi passer en perfusion pour soutenir les reins et diluer les toxines qui seront éliminées via l’urine.

Souvent les équidés qui se rétablissent ne gardent pas de séquelles de la maladie. 

Agir contre la myopathie atypique par la prévention

Compte tenu de la gravité de la maladie et de l’absence d’antidote, il faut développer une stratégie préventive pour empêcher cette intoxication. 
La toute première c’est de connaitre et reconnaitre l’érable sycomore.
Il existe plusieurs types d’érable et tous ne sont pas toxiques.

Certains équidés son à risque :

• Ceux qui pâturent en présence d’érables sycomore à l’automne et au printemps.
• Les jeunes chevaux de moins de 3 ans (particulièrement les poulains de 18 mois) et les chevaux plus âgés voire très vieux. 
• Les équidés maigres ou ceux dont le poids est normal présentent un risque d’intoxication plus élevé que ceux qui sont obèses. Toutefois, ne faites pas grossir exagérément vos équidés. En effet, le surpoids ou l’obésité chez les chevaux sont très mauvais pour leur santé.
• Les chevaux non vaccinés et/ou non vermifugés. La vermifugation doit être effectuée selon les recommandations et le protocole de votre vétérinaire. Les vaccins doivent être réalisé régulièrement pour apporter une bonne protection à votre cheval. 
   

Prévention

• Il est impératif de rentrer en priorité les jeunes chevaux à l’écurie dès lors que des cas cliniques de myopathie atypique se déclarent.
• Vacciner et vermifuger régulièrement les chevaux.
• Apporter un complément de concentrés alimentaire aux équidés pendant les saisons à risque durant l’automne et le printemps ou augmenter leur ration.
• Dans certaines zones à risque, la mise en stabulation permanente durant les périodes critiques ou la réduction du temps passé au pâturage sont nécessaires. A l’automne et au printemps le vent et les pluies fortes favorisent la mise au sol et la dispersion des samares.
• Surveiller régulièrement les pâtures pour y détecter des plantules ou des samares. 
• L’eau des chevaux doit provenir du réseau d’eau potable. Les abreuvoirs doivent être régulièrement nettoyés au cas où des samares s’y déposent avec le vent.
• Ne pas nourrir les chevaux à même le sol. 
• Mettre une pierre à sel et/ou distribuer un CMV adapté (complément minéral vitaminé) en permanence aux chevaux.

Comme beaucoup de maladies chez le cheval, la prévention reste toujours la meilleure solution. La myopathie atypique chez le cheval est redoutable puisque très souvent elle cause son décès. 

Sauver son cheval peut représenter un coût financier énorme et un propriétaire ne devrait pas renoncer à sauver son cheval faute de moyens financiers. Chez Hipassur, nous assurons la santé de votre cheval dont les risques de maladies. 
Nous assurons aussi le risque de mortalité si votre cheval et fidèle compagnon venait à décéder. Ces moments là ne sont jamais agréables à vivre mais savoir que l’on peut faire le nécessaire permet d’être un peu plus serein. 

Notre équipe est là pour vous conseiller afin que vous fassiez le meilleur choix selon votre budget et vos besoins.
Vous pouvez faire un devis en ligne.

Crédits photos @RESPE @Shutterstock