Intoxication aux glands chez le cheval

Intoxication aux glands chez le cheval

Le pré ou paddock de votre cheval comporte des chênes ?
Alors prudence, car l’automne est une saison où l’on recense des intoxications par ingestion de glands chez les équidés. Certains cas sont gravissimes et entrainent la mort de du cheval. Cette intoxication est loin d’être rare en France, mieux vaut tout savoir sur elle et ses conséquences chez le cheval.

Le chêne, cet arbre si beau mais toxique pour les chevaux

Ce grand et très élégant arbre mesure à l’âge adulte de 25 à 35 mètres de haut avec une circonférence qui peut atteindre 5 mètres. On le retrouve sous les climats océaniques et continentaux humides de l’Europe et il y est très représenté en France. Il symbolise l’endurance, la solidité, la force et il est très apprécié.
Les chênes sont les hôtes de bon nombre d’espèces sauvages. Ils sont de véritables petits écosystèmes à eux seuls, faisant d’eux d’importants acteurs de la biodiversité. 
Il ne laisse personne indiffèrent tant il est beau, grand et solide. Nos chevaux l’apprécient l’été car il leur permet de se mettre à l’ombre et de s’y reposer aux heures les plus chaudes. 
Mais, il y a une ombre à ce si beau tableau ! Le chêne représente un potentiel danger pour les chevaux en raison de sa très forte toxicité. 

La toxicité du chêne pour les équidés

L’intoxication survient de la fin d’été à l’automne lorsque les pâturages sont insuffisants ou pauvres et que les vents violents font tomber les glands au sol. 
Les chevaux sont tentés alors de manger les glands et en les ingérant ils s’intoxiquent.
Les glands contiennent des tanins et de l’acides gallique. C’est ce cocktail qui est responsable de l’intoxication chez les chevaux. Ces tanins ont la particularité de se lier à certaines protéines, passer la muqueuse intestinale et entrainer des effets graves sur le foie et les reins. 
La toxicité des glands dépend de leur degré de maturité. Plus le gland est vert, plus il est concentré en tanins et donc particulièrement toxique. Les glands des jeunes chênes seraient plus dangereux que ceux des arbres adultes. 
 

Les glands verts sont particulièrement toxiques pour les chevaux. Crédit photo @Gerbeaud

Tous les équidés peuvent être touchés

Certains équidés n’ont pas d’appétence particulière pour les glands mais d’autres vont développer une addiction qui va les pousser à en ingérer en grande quantité. Et c’est justement l’ingestion en grande quantité qui déclenche l’intoxication. L’intoxication peut aussi être déclenchée par une consommation plus modérée mais régulière sur plusieurs semaines.
Précisons que tous les équidés peuvent être touchés, peu importe l’âge, leur sexe, leur race, leur poids ou encore leur activité. 
Il est important de savoir qu’il y a aussi des cas d’intoxications au printemps ! Elles sont dues à l’ingestion en grande quantité de jeunes et petites pousses de chênes que l’on retrouve dans les prés. 

Information importante parce que beaucoup de cavaliers ont des chiens.
Attention car les chiens peuvent aussi être touchés par cette intoxication ! Certains chiens, par jeu ou autres, peuvent manger des glands, s’intoxiquer et en mourir.

Les symptômes 

Ils dépendent de la gravité de l’intoxication de l’équidé.
Les équidés qui ingèrent de très grosses quantités sur un laps de temps court manifesteront des signes aigus. La forme aigüe de l’intoxication a un pronostic généralement assez sombre puisque peu de chevaux y survivent.
Ceux dont l’intoxication s’est faite sur des quantités moindre mais sur un temps plus long, développeront des signes moins marqués. Cette forme que l’on nomme « subaigüe » est en règle générale de meilleur pronostic pour le cheval.

Voici une liste de signes et symptômes à prendre très rapidement au sérieux :

• Abattement marqué, cheval qui reste couché
• Fièvre ou hypothermie
• Sudation et forte déshydratation
• Constipation, diarrhée 
• Colique
• Anorexie
• Hypersalivation
• Augmentation du rythme cardiaque et de la fréquence respiratoire
• Tremblements musculaires, convulsion
• Baisse de la quantité d’urine émise et urines rouges (présence de sang dans les urines en raison d’une atteinte rénale)
• Anomalie de coloration et/ou d’humidité des muqueuses 

Le vétérinaire doit intervenir le plus rapidement possible et ce dès constatation des signes ou symptômes cités.
Il s’agit d’une urgence vitale pour le cheval, poney ou âne touché par l’intoxication aux glands.

Aucun antidote ou traitement spécifique

Malheureusement, il n’existe aucun antidote ou traitement permettant de sauver le cheval d’une intoxication par les glands. La survie du cheval dépend de la quantité de glands qu’il a ingéré. La récupération peut prendre plusieurs semaines. 
Le vétérinaire équin traite les symptômes et utilise des produits pour soutenir l’état général de l’équidé. 
Le cheval est réhydraté par perfusion, il peut aussi bénéficier d’un lavage gastrique. La constipation est traitée à l’aide de laxatif. Les coliques traitées à l’aide d’antispasmodiques habituellement utilisés pour ce genre de problème. 

Si le cheval rencontre des difficultés pour uriner on lui administre des produits pour l’aider à émettre de nouveau des urines. Un traitement par antibiotique est généralement donné pour éviter les infections secondaires à l’intoxication.

Éviter l’intoxication et protéger les chevaux

Si vos pâtures comportent des chênes, il faut être particulièrement vigilant.
Lors des périodes à risques, en automne et au printemps, limitez l’accès aux chênes à vos chevaux. Il suffit d’installer une clôture électrique suffisamment grande autour de la zone du ou des chênes. 
Les chevaux qui commencent à manger des glands le font parce qu’ils manquent de nourriture. Rappelons que l’aliment numéro un des chevaux est l’herbe et le foin. 

Si votre pâture est pauvre en herbe, il faut mettre à disposition des chevaux du foin de façon permanente. Le cheval qui a accès au foin à volonté est nettement moins tenté de goûter aux glands. 
Ces mesures simples permettent de préserver votre cheval et de lui éviter un risque bien trop souvent mortel. 

La santé du cheval et sa protection est une question qui revient souvent auprès des propriétaires de chevaux. Pouvoir faire face à des dépenses liées au frais de santé de votre cheval et surtout pouvoir lui sauver la vie ne devrait pas être un problème. 

Chez Hipassur, nous sommes tous cavaliers et propriétaires de chevaux, cela nous permet de comprendre vos attentes et d’y répondre de la façon la plus adaptée.  Assurer la santé de votre cheval, c’est avoir l’esprit tranquille en cas de coups durs.
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Crédits photos @Gerbeaud @Shutterstock