L'anémie infectieuse équine

L'anémie infectieuse équine

L'anémie infectieuse équine (AIE), parfois surnommée la "fièvre des marais", est une maladie virale grave et mortelle qui touche les chevaux, les ânes et les mulets. Une fois le cheval infecté par le virus de l'AIE, il le garde à vie dans son organisme. A ce jour, malheureusement, il n'existe aucun traitement pour guérir cette maladie. La prévention et la surveillance sont indispensables car elles sont les seules solutions pour protéger nos équidés.

 

Modes de transmission de l’anémie infectieuse équine

Tout d’abord, il faut savoir que l’AIE ou Anémie Infectieuse Equine est causée par un virus de la famille des Retroviridae, du genre Lentivirus, auquel appartient le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Il s’agit d’une maladie découverte au 19ème siècle que l’on retrouve aux quatre coins du globe.

Le principal moyen de contamination par l’AIE se fait par l'intermédiaire d'insectes piqueurs qui se nourrissent de sang. Les coupables les plus fréquents sont les taons ainsi que les mouches des étables, ces dernières, bien que plus petites sont tout aussi redoutables dans la transmission du virus.

Ces insectes prennent leur repas sur un cheval infecté, puis en suivant vont piquer un autre cheval sain. A ce moment-là, ils sont susceptibles de transférer de petites quantités de sang contaminé et ainsi propager le virus.

C’est pour ces raisons que le risque de contagion de l’anémie infectieuse équine est plus élevé durant les mois chauds. Le virus de l’anémie infectieuse équine se propage du printemps à l'automne, lorsque ces insectes sont les plus actifs.

Le taon et le cheval

Le taon est une sorte de grosse mouche dont la piqure est très douloureuse. Il peut transmettre l'anémie infectieuse équine chez les chevaux. Crédit photo Dinesh Dixit pour Unsplash

Bien que moins courants, il existe cependant d’autres modes de transmission auquel il faut veiller.

  • L'utilisation de matériel vétérinaire, dentaire ou de maréchalerie comme des aiguilles, des instruments chirurgicaux ou des râpes dentaires sont des voies de contamination. Ces instruments, s’ils n’ont n'a pas été correctement stérilisés entre deux interventions, peuvent propager le virus. Lors de ces des soins, l’hygiène est primordiale pour éviter les contaminations de toutes formes de maladies transmissibles.
  • La transmission peut se faire par transfusion sanguine à partir d'un cheval infecté. Même si en Frances les protocoles de transfusions sanguines vétérinaires sont stricts, c’est un risque à considérer.
  • Une jument infectée par l’anémie infectieuse équine peut, dans de rares cas, transmettre le virus à son poulain pendant la gestation ou juste après, par le biais du colostrum ou du lait.

Anémie infectieuse équine

Figure 1 : Une jument infectée par l'anémie infectieuse équine peut transmettre le virus à son poulain. Crédit photo Soledad Sorieto sur Unsplash

 

Un virus très surveillé en France

Le RESPE (Réseau d'Épidémio-Surveillance en Pathologie Équine) est l'organisme en France qui surveille les maladies équines, y compris l'anémie infectieuse équine. Grace à ses données, nous savons qu’en France l’anémie infectieuse équine est plutôt stable. En effet, peu de cas sont détectés chaque année. La moyenne se situe souvent autour d'un foyer (un ou plusieurs chevaux infectés au même endroit) par an.

Cependant, il est important de savoir que cette situation peut varier. Par exemple, en 2019 en France, il y a eu 11 cas d’AIE de 3 foyers (Gers, Landes et Bouches du Rhône). Le RESPE publie régulièrement des alertes sanitaires sur son site internet dès qu'un nouveau cas est confirmé en France. Récemment, en avril 2025, un cas a été signalé dans le Var (83), ce qui rappelle que le risque, bien que faible, est toujours présent et appelle à la vigilance.

Le RESPE met également à disposition un outil très utile appelé VigiRESPE. Il s'agit d'une carte interactive qui indique le niveau de vigilance sanitaire pour différentes maladies équines et pour chaque région de France. On y retrouve les données en temps et en heure de l’AIE bien sûr mais aussi par exemple celles de la très contagieuse Gourme du cheval ou encore de la terrible Rhinopneumonie équine.

Cette carte permet aux propriétaires de chevaux de connaître le niveau de risque dans leur zone géographique mais aussi dans les zones où ils projettent de se rendre avec leurs équidés. De plus, le RESPE publie des bilans annuels qui offrent une vue d'ensemble de la situation épidémiologique de l'AIE en France sur une année complète.

Nous rappelons que la vaccination chez le cheval permet de couvrir des maladies graves et contagieuses comme la grippe équine ou encore la rhinopneumonie.

 

Les symptômes de l’anémie infectieuse équine

Les symptômes de l'AIE varient considérablement d'un cheval à l'autre. Certains équidés développent une forme aiguë de la maladie avec des signes soudains et graves, alors que d'autres peuvent présenter une forme chronique avec des symptômes plus discrets et intermittents. Il existe aussi des chevaux porteurs du virus qui ne montrent aucun signe clinique apparent durant des années voir même jamais de leur vie.

Cependant les signes les plus courants à surveiller sont :

  • Une forte fièvre
  • Une fatigue importante et un manque d'énergie, le cheval semble abattu et a du mal à se déplacer.
  • Une perte d'appétit et un refus de s'alimenter
  • Une faiblesse générale
  • Des muqueuses pâles ou jaunâtres (gencives, intérieur des paupières), signe d'anémie ou de problèmes hépatiques
  • L'apparition de petites taches rouges ou de minuscules saignements (pétéchies) sur les muqueuses
  • Un gonflement des membres ou de la partie inférieure du ventre
  • Une perte de poids progressive dans les cas chroniques
  • Un essoufflement même durant un effort léger

Dans la forme aigue 80% des chevaux décèdent en quelques jours et les autres se rétablissent.

Il est important de rappeler que l'absence de ces symptômes ne signifie pas que le cheval n'est pas infecté. C'est la raison pour laquelle le dépistage régulier est important.

 

Un diagnostic essentiel en France

En cas de doute, le vétérinaire doit examiner le cheval et lui faire passer un test sanguin de détection de l’AEI.

En France, le test d'Agar Gel Immunodiffusion (AGID), plus connu sous le nom de test de Coggins, est le test de référence pour détecter la présence d'anticorps contre le virus de l'AIE dans le sang du cheval. Un résultat positif à ce test indique que le cheval est infecté par le virus de l’anémie infectieuse équine et il est porteur à vie.

Il faut comprendre que l’anémie infectieuse des équidés est classée comme danger sanitaire de catégorie 1 et qu’a ce titre elle est règlementée par l’état.

Son dépistage est obligatoire dans certains cas :

  • Pour les étalons dédies à l’insémination artificielle et pour les sujets reproducteurs de certaines races qui reproduisent en monte naturelle.
  • Pour l’export de semence dans les pays-tiers et les échanges intra-communautaires.
  • Pour l’import de tous les équidés en provenance des pays-tiers
  • Pour l’export de tous les équidés dans les pays-tiers

En tant qu’assureur équestre, nous ne pouvons que vous recommander de faire effectuer un test lors de la visite d’achat d’un cheval que vous souhaitez acquérir. D’ailleurs, l’anémie infectieuse équine est un vice rédhibitoire avec délai de rédhibition de 30 jours après la vente.

Le test de Coggins doit toujours être réalisé par un laboratoire agréé par les autorités françaises afin que les résultats soient officiellement reconnus.

 

La prévention pour protéger votre cheval

L’anémie infectieuse équine ne se guérit pas, il n’existe à ce jour aucun traitement pour guérir l’équidé de ce virus mortel. Seule la prévention permet de protéger les chevaux.
Des mesures préventives existent dont voici les recommandations du RESPE :

  • Effectuer le test de Coggins régulièrement en suivant les obligations réglementaires et systématiquement lors de l'introduction de tout nouvel équidé dans une écurie, même s'il provient d'une source de confiance.
  • Mettre en place une lutte rigoureuse contre les insectes vecteurs, en particulier pendant les périodes à risque. Utiliser des répulsifs efficaces pour chevaux tout en veillant à ce qu’ils soient adaptés à l'environnement.
  • Nettoyer et vider régulièrement les fumiers, car ils constituent un lieu de reproduction idéal pour les mouches. Installer des pièges à insectes autour des écuries et des pâtures. Le RESPE insiste sur l'importance de ces mesures, surtout dans les zones où des cas ont été signalés.
  • Adopter une hygiène stricte lors des soins et des interventions sur vos chevaux. Utiliser du matériel vétérinaire, dentaire et de maréchalerie stérile ou à usage unique chaque fois que possible. Désinfecter soigneusement le matériel réutilisable entre chaque cheval.

Il faut faire preuve de la plus grande prudence lors de l’introduction d’un nouveau cheval. Il est fortement recommandé de l’isoler complètement des autres chevaux jusqu'à l'obtention d'un résultat de test de Coggins négatif.

Dans le cas où un cheval est diagnostiqué positif à l'AIE en France, la réglementation est très stricte. Elle prévoit généralement son euthanasie afin d'empêcher la propagation du virus à d'autres équidés. Le RESPE explique que ces mesures, bien que douloureuses, sont nécessaires pour protéger l'ensemble de la population équine. Des enquêtes épidémiologiques sont également menées pour identifier et tester les autres chevaux potentiellement exposés.

Un diagnostic d'AIE pour votre cheval peut entraîner des conséquences dévastatrices. Non seulement le risque de perdre votre équidé est réel, mais cela peut aussi entraîner des restrictions importantes pour les autres chevaux de votre écurie et de la région. Par conséquent, la prévention est non seulement une question de santé pour votre cheval, mais aussi une responsabilité envers l'ensemble des chevaux vivant sur le territoire français.

 

Des frais de santé couteux

Face aux risques sanitaires comme l'AIE et aux coûts parfois élevés des soins vétérinaires pour d'autres affections ou accidents, souscrire une assurance santé pour votre cheval est une décision prudente et responsable.

Bien qu'une assurance santé pour votre cheval ne puisse pas prévenir l'AIE, elle vous offre une sécurité financière précieuse pour faire face aux dépenses imprévues liées à la santé de votre cheval.

Qu'il s'agisse de consultations, d'examens complémentaires (y compris le test de Coggins dans certaines situations), de traitements médicaux ou chirurgicaux, l’assurance santé de votre cheval vous sera d’une grande aide financière.

Souscrire une assurance santé pour votre équidé vous permet de prendre les meilleures décisions pour la santé de votre cheval sans être contraint par des considérations financières immédiates. N'attendez pas qu'un problème survienne pour envisager une protection.

L'anémie infectieuse équine reste une menace réelle, bien que rare, pour les chevaux en France. La vigilance de chaque propriétaire, le respect scrupuleux de la réglementation, la mise en œuvre de mesures de prévention efficaces (notamment la lutte contre les insectes) et la consultation régulière des informations fournies par le RESPE sont nécessaires pour protéger nos équidés. Pensez également à la tranquillité d'esprit qu'une assurance santé équine adaptée peut vous apporter face aux aléas de la vie de votre cheval.

Découvrez dès aujourd'hui nos différentes formules d'assurance santé équine spécialement conçues pour les besoins des propriétaires de chevaux.

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