Vascularite chez le cheval : symptômes, causes et solutions

Vascularite chez le cheval : quand le système immunitaire se dérègle

Cheval en bonne santé au pré

Cheval en bonne santé au pré, prévention de la vascularite Crédit photo Pauline pour Unsplash

Un matin, vous observez un membre gonflé sur votre cheval.
Quelques jours plus tard, des croûtes épaisses et douloureuses apparaissent et elles sont résistantes aux soins habituels.
On pense à une simple gale de boue, mais le problème s’aggrave malgré des soins.

Sous cette apparente irritation cutanée se cache parfois une réaction bien plus complexe : la vascularite, une inflammation profonde des vaisseaux sanguins du cheval.
Cette pathologie est trop souvent confondue avec d’autres affections de la peau comme la gale de boue chez le cheval. Elle peut compromettre le confort, la locomotion et, dans certains cas, la santé générale du cheval.

Comprendre ses mécanismes, savoir la reconnaître et agir à temps, c’est donner à son cheval toutes les chances d’une guérison rapide.
Cet article Hipassur vous guide pas à pas pour comprendre, prévenir et gérer efficacement la vascularite équine.

 

Qu’est-ce que la vascularite équine ?

La vascularite, aussi appelée vasculite, est une inflammation qui touche les parois des vaisseaux sanguins.
Chez le cheval, elle atteint le plus souvent les petits vaisseaux situés sous la peau, notamment sur les membres inférieurs, où la circulation est plus lente et la peau plus fine.

Lorsque ces vaisseaux s’enflamment, leur paroi devient fragile et perméable. Le sang s’en échappe, provoquant gonflements, rougeurs, croûtes épaisses et parfois plaies suintantes.
Ce phénomène, bien que visible à la surface, trouve son origine à l’intérieur du corps : c’est une maladie immunitaire, et non une simple affection cutanée.

Les zones dépigmentées (blanches) sont particulièrement sensibles, car elles réagissent davantage à la lumière et aux agressions extérieures.
Dans les cas les plus graves, la vascularite peut devenir systémique et touche d’autres organes vitaux.

 

Pourquoi le système immunitaire s’emballe-t-il ?

La vascularite est une maladie qui découle d’un dérèglement du système des défenses immunitaires.
Lors d’une infection, d’une vaccination ou de l’exposition à certains médicaments, le corps du cheval fabrique des anticorps destinés à neutraliser les agents pathogènes.

Mais parfois, ces anticorps s’associent à des antigènes et forment des complexes immuns qui se déposent sur les parois des vaisseaux.
Le corps interprète alors ces dépôts comme des menaces et déclenche une réaction inflammatoire localisée.

Au microscope, on observe des lésions avec une nécrose fibrinoïde (une dégradation de la paroi du vaisseau) et des débris de globules blancs, signes d’un combat immunitaire actif.
C’est ce processus qui provoque les œdèmes et les croûtes visibles à la surface de la peau du cheval.

Dans environ un cas sur deux, aucune cause précise n’est identifiée. On parle alors de vascularite idiopathique, c’est-à-dire d’origine inconnue.
Mais dans tous les cas, le résultat est le même : une inflammation interne qui perturbe la circulation locale et affaiblit la peau.

 

Les principales formes de vascularite chez le cheval

1. Le purpura hémorragique équin

Le purpura hémorragique est la forme la plus grave.
Souvent observée après une infection bactérienne à Streptococcus equi (l’agent de la gourme), elle provoque une inflammation généralisée des vaisseaux sanguins.
Le cheval présente alors des œdèmes importants qui ressemblent à une lymphangite, des pétéchies (petites taches rouges dues à des hémorragies sous-cutanées), une fièvre élevée et un abattement marqué.

Sans traitement rapide, le purpura hémorragique peut compromettre la survie du cheval. Une prise en charge vétérinaire urgente est indispensable.

 

2. La vascularite des paturons

C’est la forme la plus fréquente et la plus souvent confondue avec la gale de boue.
Elle se manifeste par des croûtes épaisses, des zones suintantes et des plaies douloureuses, généralement sur les membres clairs.
Les soins classiques (antiseptiques, pommades, nettoyage) restent inefficaces, car la cause n’est pas superficielle : ce sont les vaisseaux sanguins eux-mêmes qui s’enflamment.

Les lésions peuvent s’aggraver à la chaleur ou au soleil, et certaines deviennent chroniques si elles ne sont pas traitées en profondeur.

 

3. Les vascularites secondaires

D’autres vascularites apparaissent à la suite d’une photosensibilisation, d’une réaction médicamenteuse ou d’une maladie interne.
Elles se présentent souvent de manière plus discrète, avec des croûtes localisées ou une inflammation modérée, mais nécessitent la même vigilance.

 

Comment reconnaître une vascularite ?

La vascularite se développe souvent progressivement.
Au début, on observe un léger œdème, parfois une zone chaude ou une petite croûte isolée.
Puis les lésions s’étendent, la peau se tend, et le cheval manifeste une gêne à la marche ou à la flexion.

Les signes les plus fréquents incluent :

  • un œdème sur un ou plusieurs membres,
  • une chaleur locale accompagnée de douleur,
  • des croûtes épaisses ou suintantes,
  • des plaies qui cicatrisent mal,
  • une boiterie légère à modérée,
  • dans certains cas, de la fièvre et une fatigue générale.

Chez les chevaux à peau claire, les symptômes sont souvent plus visibles et plus précoces.

: la vascularite, une inflammation profonde

Lésions cutanées sur les paturons d'un cheval atteint de vascularite.  Crédit photo @Equineking

 

Ne pas confondre vascularite et gale de boue

La confusion entre ces deux affections est courante, car elles touchent les mêmes zones.
Pourtant, leur origine et leur évolution diffèrent complètement.

La gale de boue est une dermatite superficielle due à l’humidité, à la boue et à la macération.
Elle provoque des croûtes et des irritations, mais elle se traite localement et guérit en quelques jours lorsque l’environnement est assaini.

La vascularite, à l’inverse, est une maladie interne : elle ne dépend pas des conditions météorologiques et ne disparaît pas avec des soins de surface.
Les lésions sont plus profondes, plus douloureuses, et souvent accompagnées d’un œdème marqué.

La seule manière fiable de différencier les deux est de procéder à une biopsie cutanée.
Cet examen, réalisé par le vétérinaire, permet d’observer la structure des vaisseaux et de confirmer l’origine immunitaire de la maladie.

 

Le traitement : agir vite et avec précision

Le traitement de la vascularite vise à réduire l’inflammation, apaiser la douleur et favoriser la régénération cutanée.
Il repose sur une combinaison de soins généraux et locaux, toujours sous supervision vétérinaire.

Traitement général

Le vétérinaire prescrira souvent des corticostéroïdes pour calmer rapidement la réaction immunitaire et limiter les lésions.
Dans les cas persistants, des immunosuppresseurs peuvent être nécessaires pour stabiliser le système immunitaire.
Si une infection bactérienne s’ajoute, un antibiotique adapté est administré au cheval.
Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être prescrits pour soulager la douleur et améliorer le confort du cheval.

Une bonne hydratation, un repos suffisant et une alimentation équilibrée complètent la prise en charge.

Traitement local

Les soins cutanés doivent être réalisés avec une grande prudence.
Les lavages trop fréquents ou les produits agressifs fragilisent la peau.
Un nettoyage doux, suivi d’un séchage complet et de l’application de crèmes anti-inflammatoires ou cicatrisantes, est recommandé.
Les zones blanches doivent être protégées du soleil, notamment lors de périodes d’exposition prolongée. Il existe des crèmes de protection solaire spécifiques aux équidés (pH de la peau, conditions de vie etc.) ou encore des sortes de guêtres/chaussettes à mettre sur les membres du cheval

Un suivi régulier est essentiel pour évaluer la cicatrisation et prévenir les rechutes.

 

Prévenir la vascularite

La prévention repose sur trois piliers : l’observation, l’environnement et l’équilibre cutané.

Surveiller régulièrement l’état de la peau du cheval est le geste le plus simple et le plus efficace.
Inspecter les membres, notamment sur les zones blanches, permet de repérer précocement les anomalies : rougeurs, suintements, zones chaudes ou croûtes inhabituelles.
Plus le diagnostic de la vascularite est précoce, plus la prise en charge sera rapide et efficace.

L’environnement joue également un rôle clé.
Un sol constamment humide, un box mal drainé ou une litière souillée peuvent fragiliser la peau et favoriser les microtraumatismes.
Maintenir un espace de vie sec, propre et bien ventilé réduit considérablement les risques de troubles cutanés et vasculaires.

Les chevaux à peau claire nécessitent une attention particulière en été.
Les rayons UV peuvent déclencher des réactions cutanées inflammatoires.
Les protéger du soleil grâce à des crèmes de protection solaire adaptées aux équidés ou des guêtres légères, des abris ou un travail adapté aux heures les plus douces aide à prévenir les complications.

Après toute vaccination, vermifugation ou traitement médicamenteux, il est important d’observer attentivement son cheval.
Certains déclencheurs médicamenteux peuvent favoriser une réaction immunitaire excessive.
Un suivi attentif et une communication régulière avec le vétérinaire restent essentiels.

Enfin, l’hygiène doit être mesurée.
Trop de lavages, des produits inadaptés ou un excès de soins peuvent altérer le film hydrolipidique naturel de la peau.
Mieux vaut privilégier des produits doux, au pH adapté, et éviter de nettoyer plus que nécéssaire.

Prévenir la vascularite, c’est adopter une vigilance quotidienne et un mode de gestion global du cheval.
Une peau saine, un système immunitaire équilibré et un environnement maîtrisé sont les meilleurs alliés d’un cheval en bonne santé.

 

Conclusion : anticiper, protéger, accompagner

La vascularite est une affection sérieuse, trop souvent sous-estimée.
Très fréquemment confondue avec une simple gale de boue, elle nécessite pourtant une approche plus approfondie et un suivi rigoureux.

Un diagnostic rapide et un traitement adapté permettent le plus souvent une guérison complète, mais les rechutes sont possibles si les causes profondes ne sont pas maîtrisées.

Dans un contexte où les soins vétérinaires peuvent rapidement devenir coûteux, disposer d’une assurance santé équine est une véritable sécurité.
Elle garantit une prise en charge rapide, des examens approfondis et des soins sans compromis.

Chez Hipassur, nous accompagnons chaque propriétaire dans cette démarche responsable.
Nos formules s’adaptent en fonction des besoins spécifiques de chaque cheval et de votre budget, pour que la santé ne soit jamais une question de moyens.

Protéger la santé de son cheval, c’est aussi protéger le lien unique qui nous unit à lui.
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