La carie chez le cheval 

La carie chez le cheval 

Lorsqu’on parle de santé équine, on pense en priorité aux coliques, à la fourbure ou aux troubles respiratoires. Pourtant, la bouche du cheval mérite la même attention. C’est elle qui conditionne la mastication, la digestion, et donc la santé générale de l’équidé.
Parmi les affections bucco-dentaires, la carie est souvent minimisée. Bien qu’invisible au premier coup d’œil, elle peut cependant provoquer douleurs, infections et perte de performance si elle n’est pas détectée à temps.

Aujourd’hui, les vétérinaires et dentistes équins observent une augmentation du nombre de chevaux atteints, notamment chez les individus âgés. Comprendre cette pathologie, savoir la reconnaître et la prévenir est essentiel pour préserver le confort de vie de l’équidé et éviter des soins coûteux.

 

Qu’est-ce qu’une carie chez le cheval ?

Chez l’humain, la carie est bien connue car très courante. La carie se manifeste par une destruction de l'émail puis de la dentine des dents avec formation d'une cavité. En cause, des bactéries présentes naturellement dans la bouche et favorisée par la consommation de sucre et certains comportements. Chez le cheval, c’est un peu différent.
Les dents des équidés sont dites hypsodontes, c’est-à-dire qu’elles « poussent » et s’usent tout au long de la vie. Leur structure est plus complexe, composée d’émail, de dentine et de cément. C’est cette dernière couche, le cément, qui est la plus souvent touchée.

La carie équine correspond à une déminéralisation du cément, parfois de la dentine ou de l’émail. Chez le cheval, elle est provoquée par des bactéries qui s’infiltrent dans les zones où les résidus alimentaires stagnent.
Elles apparaissent le plus souvent sur les molaires et prémolaires, là où la nourriture reste plus facilement coincée.

Selon plusieurs études menées par VetAgro Sup et la British Equine Veterinary Association, plus de la moitié des chevaux de plus de 12 ans présentent une ou plusieurs lésions carieuses, parfois sans le moindre signe visible.

 

Pourquoi le cheval développe-t-il des caries ?

La carie équine n’a pas une cause unique. Elle est le résultat d’un ensemble de facteurs mécaniques, alimentaires et bactériens.

  1. Une dentition qui évolue toute la vie

Le cheval use ses dents en permanence. Lorsqu’une zone s’use de façon irrégulière, de petits espaces peuvent se former, favorisant la stagnation d’aliments et la prolifération bactérienne. Ces micro-environnements qui se créent deviennent alors des foyers de déminéralisation.

  1. Des zones fragiles au centre des dents

Certaines dents présentent de petites cavités naturelles qui, lorsqu’elles sont mal formées ou mal minéralisées, se transforment avec le temps en zones de fragilité. Les résidus alimentaires y restent coincés, et les bactéries peuvent s’y développer.

  1. L’âge

Les chevaux âgés présentent une dentition plus usée, un cément de moins bonne qualité, et une salivation parfois réduite. L’équilibre buccal est par conséquent plus difficile à maintenir, ce qui explique la forte prévalence des caries après 12 ans.

  1. L’alimentation

Même si le sucre n’est pas la cause directe comme chez l’humain, la nature des aliments joue un rôle. Les chevaux nourris principalement avec des concentrés, des granulés ou des aliments collants peuvent accumuler plus de résidus dans les creux des dents. À l’inverse, un cheval au pré, qui mastique longuement du foin ou de l’herbe, stimule mieux la salivation et nettoie naturellement ses dents.

  1. Le manque de soins dentaires réguliers

Enfin, le facteur humain compte aussi. Un manque d’ entretien dentaire régulier favorise l’apparition de déséquilibres d’usure de la table dentaire et retarde le diagnostic des lésions débutantes.

CARIE DENTAIRE DU CHEVAL

Un entretien dentaire régulier permet de détecter précocement les caries dentaires chez le cheval

 

Comment reconnaître une carie chez le cheval ?

Les premiers signes de la carie dentaire équine ont souvent discrets. Il est important de savoir qu’un cheval peut souffrir plusieurs mois avant de montrer des signes francs de douleur. Pourtant, certains comportements doivent alerter.

Les signes visibles

  • Difficulté à mâcher ou perte de morceaux d’aliment par la bouche.
  • Présence de foin non broyé dans les crottins.
  • Mauvaise haleine, parfois associée à une salivation plus abondante.
  • Sensibilité à la mise en bouche ou à la pression du mors.
  • Perte d’état, baisse d’appétit ou troubles digestifs liés à une mauvaise mastication.

 À l’examen dentaire

Lors d’un contrôle par un vétérinaire ou un dentiste équin, on peut observer :

  • une tache brune ou noire sur la surface d’une molaire,
  • une cavité visible ou un creux anormal,
  • des zones d’émail cassé ou fragilisé.

À ce stade, un examen plus poussé (miroir dentaire, radiographie, voire scanner) est nécessaire pour évaluer la profondeur de la lésion.

 

Les différents types de caries

On distingue généralement deux grandes catégories de caries chez le cheval :

  • Les caries superficielles, situées à la surface de la dent. Souvent bénignes, elles progressent lentement et peuvent être contrôlées.
  • Les caries profondes, qui atteignent le cœur de la dent. Elles peuvent provoquer une infection, une fracture ou un abcès à la racine.

Ces dernières sont les plus redoutées en raison de leurs conséquences. En effet, elles peuvent entraîner la perte de la dent et une infection osseuse si elles ne sont pas traitées à temps.

 

Comment sont diagnostiquées les caries ?

Le diagnostic repose sur un examen bucco-dentaire complet, souvent sous sédation légère effectuée par le vétérinaire, pour permettre une observation minutieuse.

Le vétérinaire ou le dentiste équin inspecte chaque dent à l’aide d’une lumière et d’un miroir. Si une cavité suspecte est observée, il peut :

  • sonder la profondeur de la lésion,
  • vérifier la solidité de l’émail,
  • réaliser une radiographie pour évaluer l’extension interne (effectuée seulement par un vétérinaire)

Cette approche permet de déterminer si la carie reste superficielle ou si elle a atteint les structures internes.

Notons qu’un bon diagnostic précoce est essentiel, car il oriente la stratégie de traitement et évite des complications sévères.

 

Traitement : que faire quand la carie est installée ?

Le traitement de la carie dépend de sa gravité et de sa localisation.

Lorsque les lésions sont superficielles, elles sont nettoyées, désinfectées, puis comblées avec un matériau adapté (résine, ciment composite). Ces techniques, inspirées de la dentisterie humaine, permettent de stabiliser la dent et d’éviter la progression de la carie.

Dans le cas de lésions profondes qui atteingnent la dentine ou la pulpe, le risque d’infection devient important. Dans certains cas, l’extraction de la dent est nécessaire. Il s’agit d’un acte lourd, mais il est souvent le seul moyen d’éliminer la douleur et d’éviter une infection osseuse.
 

La gestion post-traitement

Après une intervention, le cheval doit être systématiquement surveillé. Une alimentation adaptée (foin mouillé, cubes de foin réhydraté, mash etc.) et des contrôles réguliers sont recommandés pour vérifier la cicatrisation et éviter les récidives.

Les soins dentaires curatifs peuvent sembler impressionnants, mais les techniques modernes permettent aujourd’hui une prise en charge efficace et bien tolérée par les équidés.

 

Peut-on prévenir les caries équines ?

Oui, bien sûr et c’est là que réside l’essentiel du message.

Un examen annuel est recommandé pour les jeunes chevaux, et deux fois par an pour les chevaux âgés, de sport ou présentant déjà des antécédents dentaires. Ce suivi permet de détecter les caries au stade initial, bien avant qu’elles ne deviennent douloureuses.

Il est recommandé de favoriser le foin long, les fibres, et limiter les aliments très riches en amidon ou collants. Ces derniers ont tendance à se loger dans les petites irrégularités dentaires.
L’accès à l’eau propre est tout aussi importante, car une bonne hydratation stimule la salivation et limite l’acidification buccale.

Un bon entretien dentaire maintient une surface d’usure homogène. Cela évite que des dents dominantes créent des zones de surpression et de stagnation d’aliments.

Un cheval qui vit au pré, mâche longuement du foin et bénéficie d’un rythme naturel d’alimentation, Ainsi, il est beaucoup moins sujet aux caries que celui qui vit en box avec des repas concentrés pris rapidement.

Heureusement, les caries équines ne sont pas une fatalité. En apprenant à reconnaître les signes précoces (changement de mastication, odeur buccale, perte d’état), les propriétaires peuvent consulter avant que la situation ne se complique.

 

Les conséquences d’une carie non traitée

Ignorer une carie, même petite, peut avoir de lourdes répercussions sur la santé du cheval.
Une lésion qui s’étend peut provoquer :

  • une infection de la pulpe dentaire,
  • une fracture de la dent,
  • un abcès à la racine,
  • une sinusite secondaire, notamment pour les dents du haut,
  • une difficulté à s’alimenter, voire un amaigrissement durable.

Sur le long terme, ces complications peuvent altérer la santé générale, le confort et même les performances du cheval.
C’est pourquoi les vétérinaires insistent sur l’importance du dépistage précoce.

Les caries ne sont pas anodines. Un cheval qui souffre de problèmes dentaires non pris en charge peut nécessiter des soins lourds : extraction, anesthésie, hospitalisation.
Ces interventions peuvent coûter plusieurs centaines d’euros.

En tant que spécialiste de l’assurance chevaux, Hipassur souhaite sensibiliser les propriétaires à la prévention dentaire. Réduire le risque de pathologies dentaires c’est contribuer au bien-être équin.
 

La prévention avant tout

La carie du cheval n’est pas qu’un petit « trou dans la dent ».
C’est une maladie évolutive qui peut fragiliser tout l’équilibre bucco-dentaire, entraîner des douleurs chroniques et, à terme, compromettre la santé générale de l’animal.

Mais la bonne nouvelle, c’est qu’elle se prévient très bien par des soins dentaires réguliers, une alimentation adaptée et un suivi attentif du comportement masticatoire.

En intégrant ces bonnes pratiques dans la routine de suivi, vous prolongez la longévité et la qualité de vie de votre cheval, tout en évitant des soins coûteux et invasifs.

La santé dentaire du cheval est bien plus qu’une question de confort. C’est un pilier de sa santé globale.
Les caries, silencieuses mais fréquentes, rappellent combien la prévention reste l’arme la plus efficace.
Des contrôles réguliers, un bon équilibre alimentaire et un suivi adapté sont les clés pour garder une bouche saine tout au long de la vie du cheval.

Hipassur s’engage à informer et accompagner les propriétaires dans cette démarche. N’oublions pas que la bouche du cheval influence directement sa santé, son bien-être, ses performances et sa longévité.

Les soins vétérinaires d’un cheval représentent un cout significatif pour les propriétaires. Ils peuvent atteindre rapidement plusieurs milliers d’euros et mettre les propriétaires en danger financier.

Chez Hipassur nous proposons différentes formules d’assurance santé pour les chevaux. Nos différentes formules s’adaptent aux besoins et au budget de chaque propriétaire.

Notre équipe de conseiller est entièrement composée de cavaliers et propriétaires de chevaux, ce qui fait notre force pour comprendre vos besoins et vous guider.

Nous sommes à votre disposition par téléphone du lundi au vendredi ou faire un devis en ligne ici

 

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Sources vétérinaires françaises

  • Gauchot J.-Y., Chuit P. (2014). Particularités des affections bucco-dentaires chez le cheval. Bulletin de l’Académie vétérinaire de France, 167(1). Persee.fr
  • Fabier C. (2015). Pathologies dentaires acquises équines et thérapeutiques. AOS – Animaux, Œuvres & Soins. aos.edpsciences.org
  • Nottrott K. (2024). La dentisterie équine : une compétence et une spécialisation de la médecine vétérinaire. Le Nouveau praticien vétérinaire – Équine. equine.le-nouveau-praticien-veterinaire.org

 

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