Que l’on soit éleveur professionnel, naisseur occasionnel ou simple propriétaire d’un poulain fraîchement arrivé à la maison, on ressent une responsabilité immense. Protéger un très jeune cheval est une responsabilité qui suscite à la fois enthousiasme et vigilance. Leur curiosité, leur proximité constante avec le sol et leur système immunitaire encore immature les rendent sensibles à certaines maladies, et parmi elles, la rhodococcose occupe une place particulière.
Insidieuse, silencieuse au début, mais parfois sévère lorsqu’elle évolue, cette maladie respiratoire fait partie des affections les plus redoutées chez les poulains. Pourtant, en comprenant son fonctionnement, ses modes de transmission et les signes d’alerte, il est possible de réagir à temps. Cet article s’adresse à tous les propriétaires, qu’ils aient un élevage, un petite écurie privée familial ou qu’ils viennent d’acheter un très jeune cheval, afin de leur donner des repères clairs, fiables et accessibles.
La rhodococcose est une maladie infectieuse causée par Rhodococcus equi, une bactérie très résistante retrouvée dans le sol, la poussière et les crottins. La majorité des chevaux adultes l’hébergent sans présenter de symptômes, ce qui enrichit naturellement l’environnement en bactéries.
Le danger apparaît lorsque le poulain inhale une souche virulente, caractérisée par la présence du gène vapA, un élément clé documenté dans la fiche technique de l’IFCE sur la rhodococcose.
Ce gène permet à la bactérie de survivre et de se multiplier à l’intérieur des macrophages, ces cellules censées la détruire et qui conduisent progressivement à la formation d’abcès pulmonaires.
La maladie concerne principalement les poulains entre 3 semaines et 6 mois qui sont nés et vivent dans un élevage qu’ils soient professionnels ou amateurs. Leur système immunitaire n’est pas encore pleinement efficace et leur comportement curieux et explorateur les expose davantage aux poussières.
Il est important de rappeler qu’un poulain récemment acheté peut déclarer la rhodococcose plusieurs semaines après sa contamination, même si son nouvel environnement est parfaitement sain. La maladie ne reflète donc pas nécessairement une mauvaise gestion de la nouvelle structure.
Nous vous rappelons que la naissance d’un poulain exige certaines démarches administratives et vétérinaires. Pour le bien être de votre poulain et pour lui assurer le meilleur avenir, ne manquez aucune de ces démarches.
La contamination se fait essentiellement par inhalation de poussières contenant R. equi.
Les zones à risque sont :
Même un pré plutôt calme, avec un seul poulain, peut devenir un environnement propice si le sol chauffe, sèche ou est trop piétiné. A noter, qu’un seul cheval adulte porteur sain suffit à enrichir lentement mais sûrement les sols en bactéries virulentes.

La rhodococcose est une maladie infectieuse qui touche le poulain de 3 semaines à 6 mois, Crédit photo Irina Beletskaya pour Unsplash
La maladie s’installe souvent en silence, ce qui la rend difficile à repérer précocement. Pendant que les abcès pulmonaires se développent, le poulain peut sembler en pleine forme. Puis, petit à petit, certains signes surviennent.
Signes respiratoires les plus fréquents :
Des formes extra pulmonaires existent également :
Lorsqu’un poulain semble moins en forme, qu’il joue moins, se couche davantage ou respire différemment, ce sont souvent les premiers indices. Au moindre comportement anormal, le poulain doit être vu et examiner dans les plus brefs délais par le vétérinaire.
Le vétérinaire équin procède d’abord à un examen clinique. Après l’examen clinique, l’outil de référence est l’échographie thoracique. Elle permet de visualiser les abcès pulmonaires, parfois nombreux avant l’apparition de signes visibles.
Un prélèvement respiratoire (lavage broncho-alvéolaire ou aspiration trachéale) peut ensuite être réalisé pour identifier R. equi et déterminer s’il s’agit bien d’une souche virulente. Ce point est indispensable pour poser un diagnostic fiable.
Le traitement repose généralement sur l’association de deux médicaments qui sont des antibiotiques.
Ces antibiotiques sont capables de pénétrer efficacement dans les macrophages, là où se cache la bactérie. Le traitement est long (souvent plusieurs semaines) et demande un suivi strict et avec parfois la nécessiter d’effectuer des ajustements.
Il est important de rappeler l’importance d’un diagnostic précoce pour optimiser les chances de guérison du poulain.
Plus la prise en charge est tardive, plus les lésions pulmonaires sont étendues, et plus le pronostic s’assombrit.
La rhodococcose apparaît plus fréquemment dans les environnements particuliers :
Autant de raisons qui expliquent pourquoi la maladie touche autant les grands élevages que les petites structures familiales. Ce n’est pas la taille du lieu qui compte, mais la qualité de l’environnement et son exposition à la poussière.
Comme beaucoup de pathologies équines, la prévention repose sur l’environnement et l’observation attentive.
Voici des actions de luttes particulièrement efficaces :
Une bonne gestion de tous ces points permet de réduire le nombre de contaminations et de préserver la santé des poulains.
La rhodococcose est-elle fréquente ? Oui, elle fait partie des principales causes de pneumonie chez les poulains entre 1 et 6 mois.
Comment se transmet-elle ? Par inhalation de poussières contaminées. L’environnement joue un rôle plus important que le contact direct.
Un poulain peut-il tomber malade après son arrivée dans un nouveau foyer ? Oui. Les symptômes peuvent apparaître plusieurs semaines après la contamination d’origine.
Quels sont les premiers signes à surveiller ? Toux, respiration rapide, fatigue, fièvre, diminution de l’appétit.
Le traitement fonctionne-t-il bien ? Oui, surtout lorsqu’il est débuté tôt et suivi avec rigueur.
Peut-on prévenir totalement la maladie ? On ne peut pas éliminer R. equi, mais une gestion appropriée du sol et de la poussière diminue fortement les risques.
Qu’on élève plusieurs poulains ou qu’on en accueille un seul à la maison, la rhodococcose est une maladie qu’il faut connaître pour mieux la prévenir. Grâce à une observation attentive, une bonne gestion de l’environnement et une compréhension claire des mécanismes impliqués, chaque propriétaire, novice ou expérimenté, peut contribuer à protéger son poulain.
Hipassur reste aux côtés des propriétaires dans cette démarche d’information et de prévention, afin d’assurer à chaque jeune cheval les meilleures conditions pour grandir, respirer et s’épanouir en toute sécurité.
Si vous prévoyez d’accueillir un poulain prochainement, chez Hipassur il est possible via une extension de contrat de couvrir cette maladie.
Notre équipe se tient à votre disposition pour répondre à toutes vos questions relatives aux contrats d’assurances santé de votre poulain.
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