Reconnaître et identifier le mal-être chez le cheval

 
Reconnaître et identifier le mal-être chez le cheval

Le bien-être équin est au cœur des préoccupations d’un grand nombre de propriétaires de chevaux, de professionnels et de cavaliers de club. L’utilisation du cheval par l’homme pour son plaisir mais aussi pour le travail nécessite que nous soyons particulièrement attentifs aux signes de mal-être que les chevaux nous envoient au quotidien.
Les repérer permet d’agir rapidement pour mettre en place des mesures indispensables à leur bien-être et les garder en bonne santé, en bonne forme physique et morale.

Le bien-être chez le cheval :

Il est important dans un premier temps de connaître les indicateurs de bien être équin. D’ailleurs, saviez-vous qu’une charte du bien-être équin a été mise en place ? En effet, la Fédération National du Cheval, la Fédération Française d’Equitation, France Galop, Le Groupement Hippique National et le Trot ont élaboré en collaboration avec l’Institut de l’Elevage la « Charte pour le Bien-Etre Equin ». 

Pour rappel, le bien-être est un état physique et mental de l’animal qui découle de la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux essentiels tout en prenant en compte ses capacités d’adaptation, tel que défini par l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, de l’Alimentation, de l’Environnement, du Travail).

Facteurs de bien-être équin :

Le bien-être du cheval dépend de plusieurs facteurs qui comprennent le respect de ses besoins physiques, physiologiques et psychologiques. 

Enumérons les :

• Ses besoins alimentaires (foin, herbes, fibres, eau, absence de faim et de soif)
• Ses besoins sociaux (vie auprès de ses congénères lui permettant des interactions/comportements nécessaires à son espèce)
• Son besoin d’espace et de confort (vie au près/paddock, mouvements, abris adaptés et confortables, absence de peur, de stress et d’anxiété, etc.)
• Surveillance des signes de bonne santé (absence de blessure, absence de signes de maladies, absence de douleurs)

 
Chevaux vivant en groupe et ayant des interactions sociales qui contribuent à leur bien-être. Crédit photo @cheval-partenaire

Reconnaitre et identifier le mal-être chez le cheval :

Pour identifier le mal-être chez le cheval, il faut tout d’abord en connaître les indicateurs comportementaux. Il en existe plusieurs mais nous pouvons nous baser sur les 4 suivants :  

1.    Les stéréotypies : Il s’agit de comportements répétitifs qui ne varient pas et qui n’ont aucun but apparent. On les appelle plus communément « tics » chez le cheval. Il en existe plusieurs comme le tic à l’ours, le tic à l’appui, le tic à l’air, le tic à l’encensé, le tic déambulatoire, etc. Ils sont la manifestation d’une frustration liée directement aux conditions de vie non respectées du cheval. Ils sont responsables d’ulcères gastriques, de coliques et de plaies et blessures chez le cheval ce qui ne fait qu’empirer l’état général et la santé du cheval. 

2.    L’agressivité envers l’humain : L’agressivité du cheval envers l’homme n’est pas liée au caractère de l’animal mais bien à l’expression de son mal être. Le comportement agressif du cheval peut aller de la simple menace, parfois très discrète, en couchant brièvement les oreilles en arrière, à des menaces plus franches et marquées, voire des attaques physiques.

3.    L’insensibilité à l’environnement : Chez le cheval cela se traduit par une attitude apathique, déprimée voire absente. L’équidé apparait inactif, indifférent aux stimulations extérieures et ne participe pas aux activités des autres chevaux lorsqu’il vit en groupe.
La posture suivante est un bon indicateur : debout avec les yeux ouverts, l’encolure étendue et à hauteur du dos, les oreilles sont presque en permanence orientées vers l’arrière et fixes ainsi que la tête du cheval. Elle n’a bien sûr rien à voir avec la posture de repos (debout, regard fixe et paupières qui clignent de temps en temps). 

4.    L’hypervigilance à l’environnement : Il s’agit d’une augmentation de l’attention du cheval envers de potentielles menaces présentes ou non dans son milieu extérieur.
Chez l’équidé, elle s’exprime au travers de postures d’alerte et d’alarme, qui lui permettent d’acquérir des informations et de se préparer à réagir rapidement. C’est une posture que l’on reconnaît facilement.
En alerte, le cheval relève haut l’encolure, ses paupières et son regard sont fixes, ses oreilles sont fixes et pointent en direction d’un stimulus, et souvent le cheval dilate ses naseaux. Son corps est alors très tonique au niveau musculaire comme prêt à fuir ou bondir.
Lors de la posture d’alarme, on remarque en plus l’ouverture exagérée des paupières du cheval, on peut aussi entrevoir la sclérotique (membrane blanche à l’extérieur de l’œil). L’équidé peut également émettre des crottins et présenter une grande nervosité physique en ayant besoin de se déplacer.
Ces postures sont normales lorsque le cheval ressent un danger ou une situation anormale mais lorsqu’il le fait régulièrement au sein de l’écurie calme ou agitée cela révèle un stress intense et chronique et une dégradation de son bien-être.

Observer son cheval :

Pour évaluer un mal-être chez le cheval, il faut l’observer la recherche d’au moins un des quatre indicateurs cités plus hauts. Bien sûr, cette observation doit se faire à plusieurs reprises et à différents moments de la journée et de façon discrète pour que le cheval soit le plus naturel possible dans l’expression de ses comportements.

IL est possible de le faire à chaque fois que l’on vient monter son cheval à l’écurie ou que le soigneur ou gérant d’écurie entre dans l’écurie. Il est essentiel de répéter l’observation plusieurs fois pour tenter de constater la présence de ces indicateurs comportementaux et ainsi augmenter la fiabilité de l’évaluation.

Repérer le mal-être chez le cheval permet de réagir rapidement pour cesser les situations néfastes à son bien-être. La santé du cheval tient aussi à ses conditions de vie et au respect de tous ses besoins.
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Crédits photos @Shutterstock @Cheval Partenaire