L’état de la bouche et des dents du cheval demande une surveillance régulière car c’est ici que la digestion commence. Cette surveillance doit être accrue lorsque le cheval vieillit.
Plus le cheval avance en âge, et plus il est sujet aux problèmes dentaires comme la résorption dentaire odontoclastique et hypercémentose. Il est capital que les propriétaires de chevaux de 15 ans et plus connaissent cette pathologie très douloureuse pour le cheval.
Les équidés ont une dentition hypsodonte, c’est-à-dire que leurs dents permanentes ont une couronne de réserve cachée dans la gencive et dans l’os, elles s’élèvent tout au long de leur vie. Lors de la mastication, les dents du haut et du bas frottent les unes sur les autres, ainsi une partie de leur surface est usée.
Etant donnée que le maxillaire (mâchoire supérieure) est plus large que la mandibule (mâchoire inférieure), les tables dentaires du haut et du bas ne sont pas tout à fait alignées et de ce fait ne s’usent pas correctement. C’est alors que se crée des pointes dentaires tranchantes. Elles sont responsables de blessures aux joues et à la langue souvent douloureuses pour le cheval.
Cette particularité entraine la nécessité de faire effectuer par un vétérinaire ou un technicien dentaire un entretien dentaire du cheval. Cet entretien se réalise tous les 12 à 18 mois suivant les conditions de vie du cheval et ce tout au long de sa vie.
Des dents en mauvais état entrainent divers soucis comme des difficultés de mastication, une perte d’état, des coliques, des diarrhées, des ulcères gastriques et des douleurs chez le cheval.
Cette pathologie est malheureusement trop peu connue et pourtant elle est loin d’être rare. On estime que les cas sont sous-estimés par méconnaissance de cette pathologie et de ses signes cliniques que l’on peut confondre avec une parodontite par exemple.
La résorption dentaire odontoclastique et l’hypercémentose ou Equine odontoclastic tooth resorption and hypercementosis (EOTRH) en anglais, affecte majoritairement des chevaux de 15 ans et plus. Son origine reste encore à ce jour inconnue mais certains l’attribuent : (attribuent) à un problème immunitaire.
L’OERTH affecte généralement les incisives et parfois les canines. Des cas ont également été signalés d'atteinte des dents jugales (prémolaires et molaires).
Au fur et à mesure que la maladie progresse, les racines des incisives commencent à se résorber, ce qui entraîne une perte d'intégrité structurelle des racines. Certains chevaux souffrent d'hypercémentose, c'est-à-dire d'une accumulation excessive de cément (tissu calcifié) autour des racines des incisives. L’hypercémentose est considérée comme un processus réparateur plutôt que comme un processus pathologique primaire. L'élargissement peut provoquer une apparence bulbeuse au niveau de la gencive au-dessus des dents.
A gauche aspect normal des dents d'un cheval âgé de 21 ans et à droite celui des dents d’un cheval de 24 ans atteint d’OERTH avancée provoquant une apparence bulbeuse autour des racines affectées. Source photo Horse illustrated
À terme, les dents affectées peuvent devenir fragiles en raison du processus de résorption inflammatoire. Cela peut entraîner des fractures dentaires.
L’âge a été démontré comme étant un facteur de risque pour cette maladie. En effet, les chevaux diagnostiqués avec cette affection ont en moyenne 24 ans (intervalle de 17 à 29 ans) selon une étude (Du Toit 2023). Le cheval âgé est sujet à un certain nombre de pathologies. Il est dans son intérêt de prendre soin de lui et d’être particulièrement vigilant sur tous les signes cliniques ou symptômes qu’il déclenche.
L’OERTH est plus fréquente chez les chevaux souffrant du syndrome de cushing.
On la retrouve également plus souvent chez les chevaux présentant un symptôme métabolique équin (SME) certainement en raison de déséquilibres hormonaux.
Les signes cliniques :
Les chevaux peuvent aussi présenter des difficultés masticatoires, de l’halitose, des secouements de tête lors de la mastication, de l’anorexie et même des fractures des couronnes et des racines dentaires.
Malgré des signes cliniques, le diagnostic est établi uniquement par un examen radiologique.
L’OERTH est une maladie très douloureuse pour le cheval. De plus, elle progresse inexorablement si elle n’est pas traitée.
Les flèches bleues montrent une résorption étendue affectant les racines de ces incisives inferieures chez un cheval atteint d'OERTH avancée. Source photo Horse Illustrated
Généralement lorsque les symptômes sont présents, la maladie est déjà à un stade avancé.
Le seul traitement pour les dents atteintes à un stade avancé est leur extraction. L’’extraction se réalise sous sédation par un chirurgien vétérinaire. Elle est la seule solution pour soulager le cheval et lui apporter du confort.
Apres l’intervention, le vétérinaire administre des anti-inflammatoires non stéroïdiens au cheval pour gérer la douleur. Des antibiotiques sont prescrits pour prévenir les risques d’infection.
Le cheval peut manger le lendemain de son intervention. On peut lui distribuer du mash, de la pulpe de betterave mais aussi de l’herbe fraichement coupées.
D’ailleurs les chevaux peuvent très bien se débrouiller sans leurs incisives et devraient pouvoir manger normalement, y compris du foin et même brouter de l’herbe.
Sans incisives ni canines, les équidés ont toujours la possibilité d’utiliser leurs lèvres et leur langue pour ramasser des céréales et du foin. Se nourrir d’herbe est tout à fait possible si elle est suffisamment longue pour qu’ils la saisissent.
Il existe des aliments à réhydrater qui sont adaptés aux chevaux qui ont des problèmes de dents (manquantes, déchaussées, cassées etc.)
Un entretien régulier et une surveillance minutieuse des dents du cheval sont nécessaires pour le bien-être du cheval mais aussi pour détecter rapidement des pathologies comme l’OERTH. On ne peut pas guérir le cheval mais on peut le soulager, lui permettre de retrouver du confort et une bonne qualité de vie.
Garder son cheval en bonne santé demande de respecter ses besoins physiologiques, des soins et conditions de vie adaptées à son espèce. Malgré tout, il arrive que le cheval soit malade ou se blesse, les frais vétérinaires peuvent alors devenir relativement couteux.
Pour faire face à ses lourdes dépenses, Hipassur vous propose différentes formules d’assurance santé pour votre cheval.
Notre équipe de conseillers est composée de cavaliers et propriétaires de chevaux, rien de mieux pour comprendre vos attentes et vous conseiller.
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