Le syndrome de Shivering chez le cheval : un guide complet

Le syndrome de Shivering chez le cheval : un guide complet

Le syndrome de Shivering est une maladie neuromusculaire chronique qui touche certains chevaux.
Les chevaux atteint présentent un trouble de la coordination des mouvements et une spasticité des membres postérieurs. Ce syndrome peut entraîner des difficultés de locomotion et une perte de performance selon son intensité.
Bien que le syndrome de Shivering ne soit pas mortel, il est incurable et peut affecter considérablement la qualité de vie du cheval et son utilisation.

 Le syndrome de Shivering chez les équidés
Cheval atteint du syndrome de shivering qui présente lor du reculé une hyperflexion du postérieur.
Crédit photo Dr Stéphanie Valberg

Les symptômes :


Les symptômes du syndrome du Shivering varient en gravité et peuvent être intermittents, surtout lorsque la maladie fait son apparition. En règle générale, ils sont plus prononcés lorsque le cheval est forcé de reculer, de tourner sur lui-même, de lever les membres postérieurs (par exemple pour le parage) ou de franchir un obstacle.

Les symptômes sont très angoissants et stressants pour le cheval et il manifeste aussi très souvent de l’inquiétude.

Voici les signes cliniques les plus courants :

  • Hyperflexion d'un ou des deux membres postérieurs : le cheval lève excessivement le membre postérieur, souvent accompagné d'une abduction (mouvement vers l'extérieur) et d'un tremblement.
  • Difficulté à reculer : le cheval hésite, montre de la résistance ou adopte une démarche anormale en reculant.
  • Raideur et spasticité des membres postérieurs : la démarche peut sembler raide et saccadée, en particulier au début du mouvement.
  • Tremblements musculaires : observés principalement au niveau des membres postérieurs, des muscles fessiers et de la queue.
  • Incontinence urinaire : dans les cas les plus graves.

 Le syndrome de Shivering chez les chevaux
Cheval souffrant du syndrome de shivering avec extension du postérieur lors d'un mouvement de recul.

Les Causes :


A ce jour, les causes exactes du Shivering restent inconnues. Cependant, la communauté scientifique pense qu'il s'agit d'une maladie neurodégénérative. Elle toucherait certaines parties du système nerveux central, notamment les voies nerveuses qui contrôlent la coordination et le mouvement des membres postérieurs.

Bien que le Shivering puisse affecter des chevaux de toutes races, certains sont plus prédisposés que d'autres.

Races les plus touchées :

  • Chevaux de trait : les races lourdes comme le Shire, le Clydesdale, le Percheron et le Belge semblent plus fréquemment atteintes.
  • Chevaux de sang froid : les races comme le Frison et le Cob irlandais présentent également un risque accru.
  • Chevaux de grande taille : les chevaux de plus de 1,75m au garrot sont statistiquement plus touchés.


On note une plus grande proportion d’hongres et d’étalons atteints comparativement aux juments. Concernant l’âge d’apparition du shivering il se situe généralement entre 3 et 5 ans, mais il peut apparaître plus tard.

Pourquoi ces prédispositions ?


Malheureusement, les raisons exactes de ces prédispositions ne sont pas encore complètement élucidées, mais il existe plusieurs hypothèses :

  • Facteurs génétiques : certaines races pourraient avoir une prédisposition génétique au Shivering. Des études sont en cours pour identifier les gènes potentiellement impliqués.
  • Taille et conformation : la taille et la conformation des chevaux de trait et de sang-froid pourraient les rendre plus susceptibles de développer des problèmes neuromusculaires comme le Shivering.
  • Hormones : le rôle des hormones sexuelles dans le développement du Shivering est encore mal compris, mais la prévalence plus élevée chez les mâles suggère une possible influence.

Il est important de noter que ces prédispositions ne signifient pas qu'un cheval appartenant à une race à risque développera forcément la maladie. De nombreux chevaux de trait et de sang-froid vivent une longue vie sans jamais présenter de signes de Shivering.

Inversement, des chevaux de races plus petites et des juments peuvent également être atteints. La vigilance et l’observation attentive du cheval restent essentielles pour détecter les signes précoces de la maladie, quelle que soit sa race ou son sexe.

LE Diagnostic :

Bien sûr, tous les signes ou les symptômes anormaux doivent faire l’objet d’un contrôle vétérinaire dans les plus brefs délais.
Le diagnostic du Shivering par le vétérinaire repose sur l'observation des signes cliniques et sur l'exclusion d'autres affections pouvant présenter des symptômes similaires, telles que :

Le vétérinaire effectue un examen neurologique complet pour évaluer les réflexes, la proprioception (perception de la position du corps dans l'espace) et la coordination du cheval.
Des tests spécifiques, comme le test de la queue et le test du recul, peuvent aider à mettre en évidence les signes caractéristiques du Shivering. 

Dans certains cas, un électromyogramme (EMG) peut être réalisée pour évaluer l'activité électrique des muscles.

Les Traitements :


Il n'existe actuellement aucun traitement curatif pour le syndrome de Shivering. La prise en charge vise à gérer les symptômes et à améliorer la qualité de vie du cheval. Le but est d’apporter du confort au cheval et de l’aider dans sa vie de tous les jours.


Les options thérapeutiques incluent :

 

  • Exercice physique adapté : un programme d'exercice régulier et contrôlé, comme la marche en main, le travail à la longe ou le travail monté léger, peut aider à maintenir la flexibilité et la force musculaire.
  • Physiothérapie : des techniques telles que les étirements, les massages et l'hydrothérapie peuvent contribuer à soulager la raideur musculaire et à améliorer la mobilité.
  • Médicaments : dans certains cas, des médicaments peuvent être prescrits pour contrôler les spasmes musculaires et l'inflammation.
  • Gestion environnementale : il est important de fournir au cheval un environnement sûr et confortable, avec une litière adéquate et un accès facile à l'eau et à la nourriture.

Pronostic :

Le pronostic des chevaux atteints de Shivering est variable. La progression de la maladie est généralement lente, mais elle peut entraîner une incapacité progressive à se déplacer et à effectuer des tâches normales.

La prise en charge précoce et adéquate peut aider à ralentir la progression de la maladie et à maintenir une bonne qualité de vie pour le cheval pendant de nombreuses années. Cependant, il est important de noter que le Shivering est une affection chronique qui nécessite une gestion à long terme.

Nos conseils pour les propriétaires de chevaux :

 

  • Surveillez attentivement votre cheval : Soyez attentif à tout changement dans sa démarche, son comportement ou sa performance.
  • Consultez un vétérinaire : Si vous suspectez que votre cheval est atteint de Shivering, consultez un vétérinaire sans tarder.
  • Travaillez en collaboration avec votre vétérinaire : Discutez des options de traitement et de gestion disponibles pour votre cheval.
  • Adaptez l'environnement et les activités de votre cheval : Assurez-vous que votre cheval dispose d'un environnement sûr et confortable et adaptez ses activités en fonction de ses capacités.
  • Soyez patient et compréhensif : Le Shivering est une maladie chronique qui peut être frustrante et stressante pour le cheval et son propriétaire. Soyez patient et compréhensif envers votre cheval, et offrez-lui le soutien dont il a besoin.


Savoir se comporter face à un cheval atteint du syndrome shivering.
L’annonce du diagnostic est souvent un choc pour le propriétaire qui doit faire le deuil de son cheval passé. Il faut garder en tête que vivre avec un cheval atteint de Shivering demande de la patience, de la compréhension et une adaptation de notre approche. 

Voici quelques conseils pour vous aider à gérer au mieux votre compagnon :


1. Patience et douceur :

  • Évitez la frustration : Le cheval subit réellement ce syndrome et les difficultés qui en découlent. Il faut rester calme et patient face à ses hésitations ou à ses réactions parfois inattendues. 
  • Mouvements lents et progressifs : Il est primordial d’éviter les mouvements brusques ou les demandes soudaines qui peuvent surprendre et angoisser le cheval. Ce syndrome impose des gestes lents et prévisibles de la part de toutes les personnes qui gravitent autour du cheval.
  • Renforcement positif : L’aspect psychologique est très important pour le cheval touché par le shivering. La relation avec son cavalier et/ou propriétaire est capitale. Encouragez et récompensez le cheval pour ses efforts et ses réussites, même les plus petites.

2. Manipulation au quotidien :

  • Reculer : Reculer est souvent difficile pour les chevaux atteints de Shivering. Pour l’aider, utilisez une longe longue et guidez-le doucement en reculant vous-même face à lui, en utilisant la voix et des gestes apaisants.
  • Lever et donner les pieds : Soyez progressif et patient lors du parage. Si nécessaire, demandez l'aide d'un maréchal-ferrant expérimenté avec les chevaux atteints de Shivering.
  • Monter et descendre : L’utilisation du montoir est recommandée pour tous les chevaux mais encore plus pour le cheval atteint de shivering. Le montoir pour monter et descendre de cheval minimise le stress sur les membres postérieurs du cheval.

3. Exercice et environnement :

  • Exercice adapté : Maintenez une activité physique régulière et adaptée à l'état de votre cheval. La marche en main, le travail à la longe sur de grands cercles et le travail monté léger sur des terrains plats sont des options à privilégier.
  • Évitez les situations stressantes : Limitez les situations qui peuvent déclencher des spasmes musculaires, comme le travail en terrain accidenté, les sauts d'obstacles ou les situations de compétition.
  • Environnement sécurisé : Offrez un environnement calme et sécuritaire, avec un box spacieux et une litière confortable pour minimiser les risques de chutes. Au pré il faut prévoir un grand abri, propre et sec en toute saison.

4. Soins complémentaires :

  • La physiothérapie : Des séances régulières de physiothérapie (étirements, massages, hydrothérapie) peuvent aider à soulager les tensions musculaires et à améliorer la mobilité et même la circulation sanguine.
  • L’ostéopathie : L'ostéopathie pour le cheval est une aide précieuse surtout en cas de shivering. Elle aide à rétablir l'équilibre du corps et à traiter les conséquences des positions compensatoires que le cheval peut adopter lors du syndrome.
  • L’acupuncture : L'acupuncture est une technique qui peut être utilisée pour soulager la douleur et les spasmes musculaires.
  • Le shiatsu : Le shiatsu chez le cheval est intéressant autant pour son corps que pour son état émotionnel d’où son intérêt dans le syndrome du shivering. Il va apaiser les tensions musculaires et aider à une bonne circulation sanguine. Le shiatsu équin va même agir sur le stress et les peurs du cheval.

5. Communication avec les professionnels :
Ce syndrome nécessite une bonne communication avec tous les professionnels qui gravitent autour du cheval.

  • Le vétérinaire : Consultez régulièrement votre vétérinaire pour suivre l'évolution de la maladie et adapter le traitement si nécessaire.
  • Le maréchal-ferrant : Un maréchal-ferrant expérimenté pourra adapter la ferrure pour améliorer le confort et la locomotion du cheval.
  • Le Coach : Si vous montez votre cheval, un coach expérimenté pourra vous aider à adapter votre équitation et à travailler en harmonie avec votre cheval.
  • Le gérant de la pension : Il devra bien prendre en compte toutes les consignes de soins, de confort et de comportement qui vous lui transmettrez. 

Un cheval atteint de Shivering nécessite une adaptation et une attention particulière. En comprenant ses besoins très spécifiques et en lui offrant un environnement adapté, vous pouvez l'aider à vivre une vie confortable et agréable malgré la maladie.

Recherche et perspectives d'avenir :


La recherche sur le syndrome de Shivering se poursuit même si elle est complexe. Le but de mieux comprendre les causes de la maladie et de développer des traitements plus efficaces.

Des études récentes se concentrent sur :

  • •    La génétique : identification des gènes impliqués dans le développement du Shivering.
  • •    Les mécanismes physiopathologiques : compréhension des processus cellulaires et moléculaires qui conduisent à la maladie.
  • •    De nouvelles thérapies : développement de médicaments et de thérapies innovantes pour traiter le Shivering.

Le syndrome de Shivering est une maladie complexe et débilitante qui affecte certains chevaux.
Bien qu'à ce jour il n'existe pas de traitement curatif, une prise en charge rapide et adaptée aide à gérer les symptômes du cheval et vivre une vie confortable.

Consulter un vétérinaire dès les premiers signes et en travailler en étroite collaboration avec les professionnels de la santé équine, sont des facteurs qui contribuent à améliorer le bien-être de votre compagnons équin atteints de Shivering.

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