L’ulcère gastrique est une pathologie insidieuse et malheureusement trop fréquente dans la population équine.
Elle concerne les chevaux de tous âges, toutes races et de toutes disciplines. Loin d’être anodine, cette affection équine très fréquente entraîne des conséquences parfois graves sur la santé et le bien-être de nos compagnons équins.
Dans cet article, Hipassur vous plonge au cœur de cette problématique en explorant les facteurs de risque, les symptômes, le diagnostic, les traitements et les moyens de prévention.
Pour bien comprendre l’origine des ulcères gastriques, il faut connaitre l’anatomie particulière de l'estomac du cheval mais aussi sa physiologie. L’estomac du cheval est relativement petit, il a une contenance de 8 à 15 litres selon les individus. Il est composé de deux zones distinctes :
La particularité de la physiologie digestive du cheval est la sécrétion quasi continue d'acide chlorhydrique, indépendamment de l'ingestion d'aliments. Dans la nature, le cheval passe une grande partie de sa journée à brouter, ce qui permet une production constante de salive (riche en bicarbonate) qui tamponne l'acidité gastrique. D’autre part, la présence continue de fibres alimentaires forme un "tapis" protecteur dans l'estomac.
Schéma de l'estomac d'un cheval qui montre ses deux partie distinctes Crédit Certivet.com
Les ulcères gastriques se forment lorsque l'équilibre délicat entre les facteurs agressifs (principalement l'acide chlorhydrique et la pepsine) et les mécanismes de protection de la muqueuse gastrique est rompu. Il existe plusieurs raisons qui perturbent cet équilibre.
On distingue principalement deux types d'ulcères gastriques chez le cheval selon leur localisation.
On parle de EGUS (Equine Glandular Ulcer Syndrome) car il affecte la muqueuse glandulaire de l'estomac. Les causes sont souvent multifactorielles et peuvent inclure le stress, l'utilisation d'anti-inflammatoire non stéroïdien, des infections bactériennes (notamment Helicobacter pylori, bien que son rôle exact chez le cheval soit encore à l’étude), et des troubles de la motilité gastrique. Les ulcères glandulaires peuvent être plus difficiles à traiter que les ulcères squameux.
ESGD (Equine Squamous Gastric Disease) lui concerne la muqueuse squameuse non glandulaire. Il est souvent associé à des facteurs liés à la gestion et à l'entraînement du cheval, tels que les périodes de jeûne prolongées, une alimentation riche en concentrés et pauvre en fibres, un entraînement intense, le stress du transport et de la compétition.
Les chevaux peuvent souffrir de l’un ou de l’autre type tout comme des deux types.
Les ulcères gastriques sont une affection qui touchent énormément de chevaux. Les études épidémiologiques sur le sujet révèlent des chiffres préoccupants.
Chez les chevaux de course la prévalence peut atteindre 80 à 90%. Le stress intense de l'entraînement, les régimes alimentaires spécifiques et les périodes de jeûne avant les courses contribuent à ce taux élevé.
Chez les chevaux de sport et de loisir la prévalence varie considérablement en fonction de la discipline et de la gestion, mais se situe généralement entre 30 et 60%. Le stress lié à l'entraînement, aux compétitions, aux transports et aux changements d'environnement est un facteur clé.
Les poulains sont aussi concernés par les ulcères gastriques avec une prévalence rapportée allant de 25 à 50%. Le stress du sevrage, les infections et les traitements médicamenteux peuvent jouer un rôle dans leur survenue.
Les chevaux de courses sont particulièrement sujets aux ulcères gastriques. Crédit photo Keith Luke pour Unsplash
Des recherches récentes continuent d'affiner la compréhension de cette pathologie pour mieux l’appréhender :
Les symptômes des ulcères gastriques chez le cheval peuvent être variés et parfois subtils. Les signes les plus fréquemment observés incluent :
Il faut être très prudent car certains chevaux atteints d'ulcères gastriques peuvent ne présenter aucun signe clinique évident. Des signes mêmes légers doivent faire état d’une consultation vétérinaire.
Le diagnostic définitif des ulcères gastriques repose sur un examen qui s’appelle la gastroscopie. Cet examen consiste à introduire un endoscope (une caméra flexible fixée à un long tube) par les naseaux du cheval jusqu'à l'estomac. Ainsi le vétérinaire visualise directement la muqueuse gastrique et peut identifier la présence, la localisation et la sévérité (grade) des lésions ulcéreuses.
La gastroscopie nécessite de mettre le cheval sous jeûne alimentaire d'au moins 12 heures pour vider l'estomac et permettre une bonne visualisation. La sédation du cheval est généralement nécessaire pour assurer son confort et la sécurité de l'examen.
La gastroscopie reste l'outil diagnostique de choix pour confirmer de façon certaine la présence d’ulcères gastriques chez le cheval et leur stade de gravité.
Le traitement des ulcères gastriques consiste à diminuer l'acidité gastrique, à protéger la muqueuse et à favoriser la cicatrisation des lésions. Les principales classes de médicaments utilisées comprennent :
Le traitement doit toujours être prescrit et suivi par un vétérinaire, en fonction du type, de la localisation et de la sévérité des ulcères. La durée du traitement peut varier de quelques semaines à plusieurs mois selon les cas.
Seule la prévention permet de réduire considérablement le risque de développement d'ulcères gastriques chez le cheval. Elle repose sur l'optimisation des pratiques de gestion du cheval et la réduction des facteurs de stress :
Une alimentation fréquente et continue doit être mis en place. Permettre au cheval d'avoir un accès quasi constant à du fourrage de bonne qualité (foin à longues tiges) stimule la production de salive et forme un tapis protecteur dans l'estomac. Pour rappel, le fourrage est l’aliment principal du cheval, il faut donner 1,5 à 2.5 kg pour 100kg de poids vif par jour au cheval.
La distribution des concentrés en plusieurs petits repas est fortement recommandée. On évite ainsi la prise de grandes quantités de céréales en une seule fois car cela augmente l'acidité gastrique. Il est nécessaire de donner le foin avant la ration de concentré afin que le cheval produise un maximum de salive puis de mucus.
La vie en extérieur, au pré avec des congénères est à favoriser. L’environnement et le respect du bien-être du cheval ont un impact direct sur sa santé et par conséquent sur la prévention des ulcères gastriques. Garder le cheval au box n’est absolument pas recommandé, il lui faut au minimum des sorties quotidiennes au paddock avec du fourrage à volonté et de l’eau fraiche.
Une vie au pré avec des congénères et du fourrage permet de nettement diminuer les risques d'ulcères gastriques chez le cheval Crédit Photo @EsthelQueheille
Réduire le stress en minimisant les changements d'environnement, assurer des interactions sociales positives, éviter l'isolement, l’écarte du risque de développer des ulcères. Instaurer un planning d’entrainement adapté aux capacités du cheval et en respectant au moins 2 jours de repos dans la semaine est indispensable.
Dans la mesure du possible il est recommandé de limiter la durée des transports. Conduire prudemment, offrir du fourrage et de l'eau pendant les pauses et assurer une ventilation adéquate permet de diminuer le stress du cheval durant le transport.
Il faut veiller à l’utilisation des AINS et ne les administrer que sous prescription vétérinaire et en respectant la posologie recommandée.
Certains compléments à base de bicarbonate, de calcium, de probiotiques et de prébiotiques peuvent aider à soutenir la santé gastrique, mais leur efficacité doit être évaluée individuellement et en concertation avec le vétérinaire.
Respecter tous ces critères de prévention permet d’éviter les ulcères gastriques à votre cheval. Il ne faut pas sous-estimer la gravité de cette affection. De plus, les couts du diagnostic et des traitements sont souvent assez élevés.
N'hésitez jamais à consulter votre vétérinaire au moindre doute ou signe suspect, car un diagnostic et un traitement précoces peuvent faire une différence significative sur la qualité de vie de votre cheval.
Les propriétaires de chevaux sont de plus en plus nombreux à se soucier de la santé de leurs compagnons et leur offrir des conditions de vie qui respectent leur bien-être et leur santé.
Les soins vétérinaires sont parfois nécessaires pour soigner le cheval malade et l’aider à retrouver son bien-être. Il est alors judicieux et prudent de souscrire une assurance santé pour votre cheval car les factures vétérinaires peuvent vite atteindre de grosses sommes d’argent.
Chez Hipassur nous proposons plusieurs formules d’assurances santé pour votre cheval. Elles s’adaptent à vos besoins et à votre budget pour que vous puissiez vivre sereinement auprès de votre cheval.
Notre équipe est entièrement composée de cavaliers et de propriétaires de chevaux, ce qui lui permet de vous conseiller mais aussi de vous comprendre.
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