Les verrues juvéniles, ou papillomes équins, sont souvent un motif d’inquiétude pour les propriétaires de chevaux, en particulier ceux qui possèdent de jeunes équidés.
Malgré leur caractère bénin, ces excroissances cutanées peuvent être inesthétiques et parfois causer de l'inconfort. Soucieux de la santé de leurs chevaux, les propriétaires exigent des informations très précises et à jour.
Pour cette raison, en tant que spécialiste de l’assurance chevaux, nous vous aidons à comprendre, prévenir et traiter efficacement cette affection.
Crédit photo Kristin O Karslen sur Unsplash
Les verrues chez les chevaux sont des lésions cutanées causées par des virus spécifiques, les Papillomavirus Équins (EPV). Il ne faut pas les confondre avec les sarcoïdes équins, qui sont des tumeurs cutanées plus agressives. Ces derniers, bien que parfois visuellement similaires, sont souvent associées au papillomavirus bovin (BPV). La distinction entre les deux est importante pour le diagnostic et le traitement.
Plusieurs types d'EPV existent, mais l'EcPV1 (Equus caballus Papillomavirus 1) est le plus fréquemment impliqué dans les verrues des jeunes chevaux. Ces virus ciblent les cellules de la couche basale de l'épiderme, s'infiltrant généralement par de petites lésions cutanées, des éraflures ou des microtraumatismes. Une fois installés, ils stimulent une prolifération anormale des kératinocytes, menant à la formation de ces excroissances caractéristiques.
La transmission des EPV est principalement directe, via le contact peau à peau entre un cheval infecté et un cheval sain. Cependant, la transmission indirecte est également très fréquente et souvent sous-estimée. Elle s'effectue par le biais d'objets contaminés : brosses, licols, couvertures, harnachement, clôtures, ou même les parois des box. Les environnements humides et la présence d'insectes piqueurs (mouches, moustiques) peuvent aussi favoriser la dissémination du virus, surtout sur les zones de peau fine et exposée. Une hygiène irréprochable est donc une première ligne de défense !
Ces verrues concernent le cheval et l’âne et s’installent sans prédisposition de race, de sexe ou d’âge. En outre, certains chevaux sont plus enclins à développer des verrues en fonction de certains critères :
Les verrues équines se manifestent typiquement comme des excroissances fermes, de taille et de forme variables, avec une surface rugueuse, souvent kératinisée, qui rappelle un peu un "chou-fleur". Elles sont rarement douloureuses, sauf si elles sont situées dans des zones de frottement ou de pression.
Cheval présentant des verrues sur le bout du nez Crédit photo @Equus Magazine
Chez les jeunes chevaux, les verrues apparaissent le plus souvent sur des zones de peau fine ou peu poilues, particulièrement exposées aux contacts :
Elles peuvent être isolées ou en groupe. Leur nombre varie considérablement d'un équidé à l'autre.
La grande majorité des verrues juvéniles suivent une évolution bénigne. Elles régressent spontanément en quelques semaines à quelques mois (généralement entre 2 et 9 mois). La régression intervient une fois que le système immunitaire du jeune cheval a développé une réponse adéquate contre le virus. Dans une grande majorité des cas, cette régression naturelle survient dans les deux ans. Parfois, elles peuvent persister ou, plus rarement, devenir davantage envahissantes et nécessitent alors une intervention.
Le diagnostic des verrues équines est souvent clinique, basé sur l'aspect caractéristique des lésions et l'âge de l'animal. Cependant, la confusion avec les sarcoïdes, bien que rares chez les jeunes poulains, est un piège à éviter. Bien sûr, seul un vétérinaire est apte à poser un diagnostic.
L’examen par votre vétérinaire est la première étape. L'aspect "chou-fleur" typique, la localisation et la consistance des lésions, combinés à l'âge du cheval, orientent fortement vers un diagnostic de verrue.
En cas de doute, ou pour écarter formellement un sarcoïde, le vétérinaire peut effectuer des examens plus poussés :
Biopsie cutanée : C'est l'examen de choix pour un diagnostic définitif. L'analyse histopathologique du tissu permet de distinguer une verrue (prolifération épidermique bénigne) d'un sarcoïde (tumeur fibroblastique potentiellement agressive). La biopsie doit être réalisée avec précaution, car elle peut, dans de rares cas, irriter une sarcoïde et stimuler sa croissance.
Tests PCR (Polymerase Chain Reaction) : Ce test de biologie moléculaire de pointe permet de détecter la présence d'ADN viral spécifique (EPV ou BPV) dans les tissus. Ainsi il confirme l'agent causal et permet une distinction précise entre verrues et sarcoïdes. De récentes recherches ont même montré une détection virale dans les cellules sanguines mononucléées[i] chez certains chevaux.
Si la régression spontanée est fréquente, des traitements peuvent être envisagés pour accélérer la guérison, soulager un éventuel inconfort ou prévenir les complications. C'est particulièrement vrai si les verrues sont de grande taille, nombreuses, situées dans des zones critiques (autour des yeux, sur les commissures des lèvres gênant le mors) ou si elles persistent anormalement. Les approches thérapeutiques ont considérablement évolué et combinent souvent plusieurs méthodes.
Pour la majorité des verrues juvéniles, la recommandation première est souvent la patience et l'observation. Le système immunitaire du poulain est généralement capable d'éliminer le virus seul. Une surveillance régulière de l'évolution des lésions est suffisante.
Plusieurs crèmes ou solutions peuvent être appliquées directement sur les verrues. Leur efficacité varie :
Lorsque les verrues sont volumineuses, gênantes ou ne régressent pas, l'ablation peut être envisagée :
Ces approches visent à renforcer la capacité du cheval à combattre le virus.
Certains propriétaires se tournent vers des traitements naturels. Bien que des preuves scientifiques rigoureuses manquent souvent, certaines substances sont utilisées avec un certain succès.
Attention : Il est impératif de toujours consulter un vétérinaire avant d'appliquer ou d'administrer toute substance, même naturelle. Cela permet d'éviter des irritations, des réactions indésirables ou de masquer les symptômes d'une affection plus grave.
Prévenir les verrues, bien que parfois difficile en collectivité, repose sur des mesures d'hygiène et de gestion simples mais efficaces.
Désinfectez régulièrement le matériel de pansage, les licols, les seaux et tout équipement susceptible d'être partagé ou d'entrer en contact avec plusieurs chevaux.
Si possible, isolez les poulains ou jeunes chevaux présentant des verrues actives pour limiter la propagation, surtout si les lésions sont nombreuses.
Traitez rapidement les plaies du cheval ou les irritations cutanées, car elles peuvent servir de porte d'entrée au virus même de petite taille.
Limitez les piqûres d'insectes, car ils peuvent jouer un rôle dans la transmission indirecte du virus. Rappelons que les insectes sont vecteurs de maladies comme la terrible Anémie Infectieuse des Equidés.
Une alimentation de qualité et un suivi vétérinaire régulier sont essentiels pour maintenir un système immunitaire robuste chez vos jeunes équidés.
Examinez fréquemment la peau de vos jeunes chevaux pour détecter précocement l'apparition de nouvelles lésions.
Le pronostic des verrues équines est généralement excellent chez le poulain et le jeune cheval. En effet, dans la grande majorité des cas, on constate une régression spontanée. Cependant, des récidives peuvent survenir après un traitement, surtout si l'exérèse n'a pas été complète ou si le système immunitaire n'a pas développé une immunité suffisamment forte.
Les facteurs qui influencent la récidive incluent :
Une surveillance continue est donc recommandée même après la disparition des verrues.
En tant qu'assureur équestre, notre mission est de vous donner les meilleures informations pour protéger la santé et le bien-être de vos chevaux. Les verrues chez le poulain et le jeune cheval, bien que bénignes, nécessitent une connaissance éclairée et, parfois, une intervention. Une bonne approche nécessite de l’hygiène, de la surveillance et selon les cas un traitement vétérinaire adapté. Une surveillance étroite est la clé pour garantir à vos jeunes chevaux une croissance saine et sereine.
L’assurance chevaux que nous vous proposons chez Hipassur, permet la prise en charge de ce type de pathologie. Notre équipe de conseillers est composée de cavaliers et de propriétaires de chevaux pour comprendre au mieux vos besoins et vous proposer des solutions adaptées.
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[i] Les cellules mononucléées sanguines sont les lymphocytes et les monocytes isolés du sang périphérique, généralement par centrifugation de densité. Ces cellules sont dites « mononucléées » car elles ne possèdent qu’un seul noyau.
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