Mycoses des oreilles chez le cheval

Mycoses des oreilles chez le cheval

Le bien-être équin passe entre autres par une bonne santé et cela inclut la santé de leurs oreilles. Essentielles à leur confort et à leurs performances, les oreilles du cheval ne doivent pas être négligées. Parmi les affections auriculaires équines, les mycoses, ou infections fongiques, représentent une problématique fréquente qui est parfois complexe à gérer pour les propriétaires.

Dans cet article, nous vous proposons d'explorer en profondeur les mycoses auriculaires équines, de leurs origines à leurs traitements, en passant par des solutions de prévention efficaces. Hippasur l’expert de l’assurance chevaux, souhaite vous fournir une compréhension complète et à jour de cette maladie du cheval pour vous aider à protéger sa santé.

 

Les mycoses auriculaires équines : c'est quoi et pourquoi le cheval est-il concerné ?

Les mycoses sont des infections causées par des champignons microscopiques. En ce qui concerne les oreilles du cheval, ces champignons prolifèrent généralement dans le conduit auditif externe (otite externe), et plus rarement, peuvent affecter l'oreille moyenne (otite moyenne) ou interne (otite interne). Plusieurs espèces de champignons peuvent être impliquées, dont Aspergillus spp. et Malassezia pachydermatis qui sont parmi les plus fréquemment rencontrés dans les otites équines.

Pourquoi les oreilles sont-elles un terrain propice aux infection fongiques ?

Plusieurs facteurs rendent vulnérables les oreilles des chevaux aux infections fongiques :

  • Un environnement humide et chaud : Le conduit auditif est un espace clos, souvent chaud et potentiellement humide, surtout si le cheval transpire beaucoup ou est exposé à l'eau (bains, pluie). Ces conditions sont idéales pour le développement des champignons.
  • L’anatomie du conduit auditif : Le conduit auditif externe du cheval est relativement long et coudé. Sa conformation peut rendre difficile l'évacuation des débris, favoriser la rétention d'humidité et de cérumen. Tout pour créer alors un microenvironnement propice aux agents pathogènes.
  • Un déséquilibre de la flore cutané : La peau du conduit auditif abrite naturellement une flore microbienne équilibrée. Un déséquilibre de cette flore, souvent à la suite de l'utilisation par exemple d'antibiotiques ou d’une inflammation, peut permettre aux champignons opportunistes de se développer.
  • L’immunosuppression : Un système immunitaire affaibli (dû à un stress, une maladie comme le Syndrome de Cushing, ou certains traitements médicamenteux comme les corticostéroïdes) rendent le cheval sensibles aux infections fongiques.
  • Les traumatismes ou les irritations : Des lésions ou irritations du conduit auditif (par exemple, dues à des corps étrangers, des parasites comme les tiques, un nettoyage excessif/inapproprié, ou une production excessive de cérumen) peuvent altérer la barrière cutanée et ouvrir la voie aux infections.
  • Les allergies : Les chevaux qui souffrent d'allergies cutanées (dermatite atopique équine, la DERE « dermite estivale récidivante des équidés ») peuvent être prédisposés aux otites, y compris fongiques, en raison de l'inflammation chronique, du prurit et des modifications de la barrière cutanée.
  • Sa proximité avec l’œil : Parfois, une infection oculaire fongique (kératomycose) peut se propager à l'oreille ou inversement, en raison de la proximité anatomique.

 

Identifier les signes d'une Mycose Auriculaire chez le cheval

Il est important d’identifier précocement les signes d'une mycose auriculaire équine. Ainsi, un traitement efficace peut être mis en place ce qui minimise l'inconfort de votre cheval.

Voici les signes auxquels il faut prêter attention :

  • Un prurit intense (démangeaisons) : C'est souvent le signe le plus évident. Le cheval se frotte l'oreille contre des objets, secoue la tête vigoureusement, ou tente de se gratter avec ses postérieurs.
  • Une douleur ou une sensibilité : Le cheval peut manifester de la douleur lors de la manipulation de l'oreille, refuser qu'on lui touche la tête, ou baisser une oreille.
  • Une odeur anormale : Une odeur âcre, de moisi ou de "levure" qui émane de l'oreille est un indicateur fort d'infection fongique, notamment en cas de prolifération de Malassezia.
  • Un écoulement auriculaire : Un écoulement peut être présent, dont la couleur et la consistance varient (cireux, noirâtre, purulent, croûteux, parfois avec des débris bruns-jaunâtres.
  • Une rougeur et une inflammation : Le pavillon auriculaire interne et le conduit auditif peuvent apparaître rouges et enflammés.
  • Une perte de poils : On constate une perte de poils autour de l'oreille, due aux démangeaisons/frottements excessifs.
  • Un hématome auriculaire : Parfois, un othématome peut se former à la suite de secouements de tête violents et répétés. Il s’agit d’un hématome du pavillon de l’oreille. Il nécessite un drainage chirurgical.
  • Un changement de comportement : Le cheval peut devenir irritable, réticent au travail (notamment au port du filet, de la bride ou du licol), ou manifester des signes d’inconfort général.
  • Une atteinte neurologique (cas avancés) : Dans les cas sévères ou chroniques, l'infection peut se propager et affecter les nerfs crâniens (paralysie faciale) ou les structures de l'oreille interne (vestibule). Cela entraîne des signes neurologiques tels qu'une inclinaison de la tête, un nystagmus (mouvements oculaires involontaires), ou une ataxie (troubles de la coordination). Ces cas sont plus fréquents avec l'atteinte de l'oreille moyenne/interne.

Mycoses des oreilles chez les chevaux

Oreille d'un cheval atteinte d'une infection fongique.

Le diagnostic vétérinaire

Face à la suspicion d'une otite, une consultation vétérinaire est impérative. L'automédication est fortement déconseillée ! Un traitement inadapté pourrait aggraver la situation, masquer une autre pathologie, ou entraîner une résistance aux antifongiques.

Le vétérinaire procédera à :

1. Un examen clinique approfondi : Il évaluera l'état général du cheval, la présence des signes cliniques décrits ci-dessus, et examinera minutieusement les deux oreilles, car les infections peuvent être bilatérales.

2. Une otoscopie : À l'aide d'un otoscope, il visualisera le conduit auditif externe pour évaluer l'étendue de l'inflammation. Il va aussi vérifier la présence de corps étrangers, de parasites (comme les tiques), de tumeurs (rares mais possibles), de lésions du tympan, ou d'autres anomalies. Une sédation légère peut être nécessaire pour un examen complet et sans douleurs.

3. Des prélèvements pour analyses complémentaires : C'est l'étape clé qui permet de confirmer la présence d’une mycose et d’identifier le champignon responsable de l’infection.

  • La cytologie auriculaire : Un échantillon est prélevé à l'aide d'un écouvillon et étalé sur une lame pour être examiné au microscope. Cela permet d'identifier la présence de levures (ex : Malassezia), de filaments mycéliens (ex : Aspergillus), de spores fongiques, et de cellules inflammatoires (neutrophiles, macrophages). Cela permet également de différencier une infection bactérienne d'une mycose, ou de détecter une co-infection.
  • La culture fongique (mycologie) : L'échantillon est mis en culture sur des milieux spécifiques qui permettent aux champignons de se développer et ainsi réaliser l’identification précise de leur espèce. Cette étape est déterminante dans le choix du traitement antifongique le plus efficace, car la sensibilité aux médicaments varie selon les espèces.
  • Un antibiogramme/Antifongigramme : Moins courant pour les mycoses, mais utile en cas d'échec thérapeutique ou de suspicion de résistance. Il permet de tester la sensibilité du champignon à différentes molécules antifongiques et ainsi guide le vétérinaire dans son choix thérapeutique.
  • Les tests pour les acariens ou tiques : Si des parasites sont suspectés comme cause primaire ou secondaire, des raclages cutanés ou un examen visuel peuvent les identifier. Rappelons que les tiques sont responsables de maladies chez le cheval.

Dans certains cas complexes, ou si une otite moyenne/interne est suspectée, des examens d'imagerie avancés peuvent être nécessaires :

  • Une radiographie de la tête : Elle peut révéler des signes d'otite moyenne, comme un épaississement ou une opacification des bulles tympaniques.
  • Un scanner ou une imagerie par résonance magnétique (IRM) : Méthodes d'imagerie de choix pour évaluer l'étendue de l'atteinte de l'oreille moyenne et interne, et pour détecter des lésions osseuses ou des abcès profonds.

 

Traitements des mycoses auriculaires du cheval

Le traitement des mycoses auriculaires est un processus qui demande patience et rigueur. Il repose sur l'élimination du champignon, la gestion de l'inflammation et de la douleur, et la correction des facteurs prédisposants.

1. Le nettoyage rigoureux du conduit auditif : C'est la première étape et l'une des plus importantes. Un nettoyage doux mais approfondi permet d'éliminer les débris, le cérumen excessif et les excrétions qui servent de substrat (nourriture) aux champignons. Des solutions auriculaires spécifiques, à pH neutre et non irritantes, avec des propriétés céruminolytiques et antiseptiques sont utilisées. Ce nettoyage doit être effectué par le vétérinaire ou sous ses instructions précises, car une mauvaise manipulation peut endommager le tympan du cheval.

2. Les traitements antifongiques topiques : Des médicaments antifongiques sont appliqués directement dans le conduit auditif. Les molécules les plus couramment utilisées incluent :

  • Le Clotrimazole
  • Le Miconazole
  • Le Kétoconazole
  • La Nystatine

Ces traitements sont généralement administrés une ou deux fois par jour pendant plusieurs semaines, voire mois, selon la sévérité de l'infection et l'espèce fongique. Les formulations varient (gouttes, crèmes, pommades). Il est important de s'assurer que le tympan est intact avant d'administrer des topiques, car certains peuvent être toxique en cas de rupture.

3. Les traitements antifongiques systémiques (oraux ou injectables) : Lorsque l’infection est sévère, chronique, si l'oreille moyenne ou interne est atteinte, ou si l'atteinte est bilatérale et difficile à gérer localement, des antifongiques internes peuvent être prescrits. Ces médicaments agissent dans tout le corps. Parmi les plus utilisés, on trouve :

  • L'Itraconazole : Très efficace contre de nombreux champignons, il est souvent privilégié pour sa bonne biodisponibilité et sa relative sécurité. Son utilisation chez le cheval peut nécessiter une surveillance de la fonction hépatique.
  • Le Fluconazole : Particulièrement utile pour les infections disséminées ou résistantes, il pénètre bien dans les tissus et est moins hépatotoxique que d'autres. Cependant, son coût peut être un facteur limitant pour les traitements prolongés.
  • Le Kétoconazole : Moins utilisé en première intention en raison de potentiels effets secondaires hépatiques et d'interactions médicamenteuses.
  • La Terbinafine : Un médicament prometteur pour certaines mycoses résistantes avec un bon profil de sécurité et une accumulation dans la peau et le cérumen.

4. Gestion de la douleur et de l'inflammation : Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme la flunixine méglumine ou la phénylbutazone peuvent être prescrits pour soulager la douleur et réduire l'inflammation. Ils améliorent ainsi le confort du cheval et facilitent le traitement local.

5. La chirurgie (cas exceptionnels) : Dans de très rares cas de mycoses chroniques et résistantes aux traitements médicaux, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Elle vise à un nettoyage plus radical (lavage de la bulle tympanique) ou un retrait des tissus infectés (ablation du conduit auditif).

 

La prévention, la clé pour des oreilles saines

La prévention est nécessaire pour minimiser le risque de mycoses auriculaires. En adoptant les bonnes pratiques qui suivent, vous éviterez des soucis d’oreilles à votre cheval.

- Prenez l'habitude d'examiner les oreilles de votre cheval lors du pansage. Soyez attentif à toute rougeur, odeur, écoulement, ou signe de démangeaison.

- Nettoyez les oreilles uniquement si nécessaire (en cas de cérumen excessif ou de saleté apparente). Faites-le en utilisant toujours des produits doux et spécifiques pour chevaux, recommandés par votre vétérinaire. Évitez l'utilisation de cotons-tiges ou d'objets pointus qui pourraient irriter ou blesser le conduit auditif et potentiellement pousser les débris plus profondément.

- Après une baignade une douche, ou une exposition prolongée à la pluie, assurez-vous de bien sécher l'intérieur des oreilles de votre cheval. Servez-vous d’une serviette douce ou de l'air frais (sèche-cheveux à basse température et à distance) pour éviter la stagnation de l'humidité.

- Protégez votre cheval contre les tiques, les poux et autres ectoparasites qui peuvent se loger dans les oreilles. Ils sont responsables d’irritations, de lésions cutanées ou d’infections secondaires.

- Si votre cheval souffre d'allergies cutanées, un diagnostic et une gestion appropriés peuvent réduire le risque d'otites en contrôlant l'inflammation sous-jacente.

- Une alimentation de qualité, équilibrée en nutriments essentiels, et un système immunitaire fort contribuent à la résistance générale de votre cheval aux infections. Des compléments alimentaires spécifiques (vitamines, oligo-éléments) peuvent être envisagés après consultation vétérinaire.

- N'utilisez jamais d'antibiotiques ou d'autres médicaments sans l'avis de votre vétérinaire, car un usage inapproprié peut perturber l'équilibre de la flore microbienne normale et favoriser les surinfections fongiques.

- Si vous utilisez des bonnets anti-mouches, assurez-vous qu'ils soient propres et bien ajustés. Retirez-les régulièrement pour permettre une aération et éviter l'accumulation d'humidité ou de frottements.

 

Ne pas oublier

Les mycoses auriculaires chez le cheval sont une affection courante dont les conséquences peuvent être sérieuses si elles ne sont pas diagnostiquées et traitées à temps. En tant que propriétaire, votre vigilance est votre meilleur atout. Apprenez à reconnaître les signes précoces, n'hésitez jamais à consulter votre vétérinaire dès l'apparition de symptômes, et suivez scrupuleusement ses recommandations.

Les avancées scientifiques nous offrent aujourd'hui des outils de diagnostic plus précis et des options thérapeutiques plus efficaces, améliorant considérablement le pronostic des chevaux atteints. En combinant une connaissance approfondie de la maladie, une prévention proactive et un accès à des soins vétérinaires de qualité, vous mettez toutes les chances de votre côté pour garantir des oreilles saines et un bien-être optimal à votre précieux cheval.

 

Couts financiers importants et assurance santé chevaux

Les mycoses auriculaires peuvent entraîner des complications coûteuses et un inconfort significatif pour votre cheval. Les consultations vétérinaires, les analyses de laboratoire (cytologie, culture), les traitements topiques et systémiques prolongés, et dans certains cas, les examens d'imagerie avancés (CT scan, IRM) ou les chirurgies, représentent un coût non négligeable pour les propriétaires.

C'est dans ces moments qu'une bonne assurance équine joue un rôle primordial. Une couverture adaptée pour les frais vétérinaires peut prendre en charge une partie, voire la totalité de ces dépenses. Elle vous permet de privilégier la meilleure qualité de soins pour votre compagnon sans vous soucier des contraintes financières.

Qu'il s'agisse d'une affection courante comme une mycose ou d'une pathologie plus complexe comme une colique nécessitant des soins spécialisés, l'assurance vous offre une tranquillité d'esprit inestimable.

Notre équipe de conseillers est disponible pour vous renseigner sur les différentes formules proposées pour les frais vétérinaires. Il est important de choisir celle qui correspond le mieux à vos besoins et à ceux de votre cheval.

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