Est-ce que vous saviez que la santé de votre cheval commence dans son ventre ?
Bien au-delà de la simple digestion, un monde microscopique vit au cœur de son organisme et on l’appelle le microbiote intestinal.
Des milliards de bactéries, levures et micro-organismes travaillent silencieusement à maintenir l’équilibre vital du cheval.
Cet univers invisible influence sa digestion, son immunité, son humeur, sa peau… et même ses performances.
Parfois cet équilibre se rompt et les conséquences pour l’équidé peuvent devenir très problématiques avec des troubles digestifs, une baisse d’énergie, une sensibilité cutanée ou des réactions inflammatoires.
Comprendre le microbiote, c’est apprendre à décoder les signaux du corps et à agir avant que les désordres ne s’installent.
Chez Hipassur, nous sommes convaincus que la santé du cheval repose sur une vision globale : la prévention, l’observation, la compréhension et nous avons à cœur d’aider chaque propriétaire à prendre soin de son cheval.
L’intestin du cheval n’est pas qu’un simple organe digestif.
C’est un écosystème complexe, qui abrite une communauté de micro-organismes d’une densité comparable à celle de l’être humain à savoir plusieurs centaines de milliards par gramme de contenu intestinal.
Tous ces micro-organismes cohabitent en symbiose, chacun jouant un rôle spécifique dans la transformation des aliments, la production d’énergie et la régulation immunitaire.
Le cheval, en tant qu’herbivore monogastrique, dépend totalement de cette flore pour extraire les nutriments essentiels de son alimentation qui est riche en fibres. Rappelons que le fourrage est l’aliment premier chez le cheval.
Chez le cheval, la dégradation des fibres a lieu dans le cæcum et le colon grâce à une intense activité de fermentation.
Les bactéries y décomposent la cellulose et produisent des acides gras volatils (AGV) qui sont un véritable carburant énergétique pour le cheval.
Sans ces micro-organismes, le cheval serait incapable de valoriser le foin ou l’herbe qui sont ses sources principales de nutriments.

Cheval au pré en bonne santé, microbiote intestinal équilibré Photo Jed Owen pour unspash
Depuis maintenant plusieurs années, la science reconnait le microbiote intestinal comme un « organe » à part entière en raison de ses fonctions qui vont bien au-delà de la digestion.
Les études récentes (Weese et al., 2020 ; Dougal et al., 2021) ont montré que la composition du microbiote évolue selon l’alimentation, l’âge, le stress et l’environnement.
Un cheval qui vit pré, nourri majoritairement au foin et qui bénéficie d’un mode de vie naturel, présente une flore intestinale plus stable et plus diversifiée qu’un cheval de sport soumis à des rations de concentrées et à des transports fréquents.
Cette diversité microbienne est indispensable et ne doit jamais être sous-estimée.
Plus les espèces bactériennes sont nombreuses et équilibrées, mieux le système digestif résiste aux variations alimentaires, aux traitements antibiotiques ou encore aux épisodes de stress.
Lorsque cet équilibre se rompt, on parle de dysbiose. C’est un déséquilibre profond qui affecte bien plus que l’intestin lui-même.
C’est ici que débute le cercle vicieux ! En effet, moins de bactéries bénéfiques, c’est davantage de bactéries pathogènes, une perméabilité intestinale accrue et des répercussions sur l’organisme du cheval.
Longtemps considéré comme un simple auxiliaire digestif, le microbiote intestinal s’impose aujourd’hui comme un acteur clé de la santé globale du cheval.
Il influence non seulement la façon dont le cheval assimile sa ration, mais aussi la qualité de son immunité, l’équilibre de sa peau et, de manière plus subtile, son comportement.
Le cæcum et le colon, abritent des milliards de bactéries spécialisées qui dégradent la cellulose, l’hémicellulose et la pectine en acides gras volatils (AGV) : acétate, propionate et butyrate.
Ces composés représentent jusqu’à 70 % de l’énergie quotidienne du cheval.
Cependant, la flore ne se contente pas uniquement de digérer. La flore participe aussi à la synthèse de vitamines (B1, B2, B6, B12, K) et à la neutralisation de toxines.
Chaque famille bactérienne joue un rôle précis. Certaines favorisent l’absorption des nutriments, d’autres protègent la muqueuse intestinale et toutes jouent un rôle, c’est un vrai travail d’équipe.
Parfois cet équilibre se dérègle, la digestion devient alors moins efficace.
Le cheval peut présenter des crottins mous, des gaz, une perte d’état, ou des signes d’inflammation du côlon, autant d’indices d’une flore perturbée.
Rappelons que la diarrhée chez le cheval ne doit jamais être prise à la légère et nécessite une consultation vétérinaire.
Près de 70 % du système immunitaire réside dans l’intestin.
Les cellules immunitaires y côtoient les bactéries du microbiote, apprenant à distinguer le “bon” du “mauvais”.
Lorsque la flore est diversifiée, elle agit comme un rempart biologique. En effet, les bactéries bénéfiques occupent le terrain et empêchent les pathogènes de proliférer.
À l’inverse, une flore appauvrie rend la muqueuse plus perméable.
Les toxines passent dans la circulation, déclenchent une inflammation systémique qui peut toucher les articulations, la peau ou les muscles.
C’est pourquoi on dit souvent que l’immunité du cheval commence dans son ventre.
Il est d’ailleurs intéressant de connaitre le syndrome de Kotwasser du cheval qui est une des conséquences d’une flore appauvrie et déséquilibrée.
Etonnement, la peau et l’intestin communiquent. Lorsque le microbiote intestinal se déséquilibre, certaines molécules inflammatoires passent dans le sang et atteignent la peau.
Le cheval devient davantage sujet aux démangeaisons, aux pellicules ou aux réactions allergiques.
Un cheval qui souffre de dermatite estivale récidivante ou d’une cicatrisation lente peut ainsi présenter une dysbiose intestinale sous-jacente.
Fait encore plus surprenant, les bactéries intestinales produisent des neurotransmetteurs comme la sérotonine et la dopamine, impliqués dans la régulation du stress.
Un microbiote équilibré contribue à un tempérament stable et inversement, une flore perturbée peut favoriser l’anxiété ou l’irritabilité.
Les chercheurs parlent désormais d’un axe intestin-cerveau, démontrant à quel point la santé digestive influence l’équilibre émotionnel du cheval.
Chaque stress, changement de ration ou traitement peut modifier la composition du microbiote.
Quand les bonnes bactéries déclinent et que les espèces opportunistes prolifèrent, la digestion se dérègle, c’est la dysbiose.
Les causes principales sont connues :
Au départ les symptômes sont discrets, on constate des crottins mous, des gaz, une perte d’état, de la fatigue, un poil terne ou de l’irritabilité.
Cependant, à long terme la flore déséquilibrée fragilise tout le système.
La barrière intestinale devient perméable, les toxines passent dans le sang, et une inflammation de bas grade s’installe.
C’est le terrain idéal pour les coliques du cheval et notamment les récidivantes, les allergies ou les désordres métaboliques.
Lorsque les premiers symptômes de dysbiose apparaissent, il est nécessaire de restaurer l’équilibre du microbiote et cela passe d’abord par l’alimentation.
Pour un bon équilibre, le cheval a besoin de fourrage de qualité (1,5 à 2 % du poids vif/jour), une ingestion fractionnée et des transitions lentes sont essentielles.
La qualité du foin influence directement la diversité et la vitalité du microbiote.
Un fourrage propre, bien conservé et adapté au stade physiologique du cheval fournit non seulement les fibres indispensables à la fermentation, mais aussi une source stable d’énergie pour les bactéries du gros intestin.
À l’inverse, un foin poussiéreux, moisi ou mal stocké contient des spores et des toxines qui perturbent la flore.
Ces contaminants altèrent la muqueuse intestinale et favorisent la prolifération de bactéries pathogènes, entraînant des fermentations anormales et un risque accru de colique ou de diarrhée.
Un bon foin, c’est avant tout un foin sec, souple, parfumé et dépourvu de poussière, récolté au bon stade de maturité.
Il doit présenter une teneur en fibres équilibrée, ni trop jeune (trop riche en sucres), ni trop tardif (trop ligneux).
Les foins de graminées comme la fléole, le dactyle ou le ray-grass sont particulièrement favorables au développement d’une flore stable et diversifiée.
Certains vétérinaires recommandent même d’analyser le foin pour connaître ses teneurs en sucres et protéines, notamment pour les chevaux sensibles.
Idéalement, il doit être distribué à volonté ou dans des filets à petites mailles. Un foin de qualité assure une mastication prolongée, une salivation abondante et un transit régulier, ce sont trois conditions essentielles à un microbiote équilibré.
En somme, le foin n’est pas un simple aliment, c’est le premier gardien de la santé microbienne du cheval.
Les probiotiques (comme Lactobacillus ou Saccharomyces cerevisiae) aident à rétablir la flore, tandis que les prébiotiques nourrissent les bonnes bactéries.
Leur association, appelée symbiotiques, permet un soutien efficace de la restauration de la flore après un stress ou un traitement.
Mais au-delà de la ration, l’équilibre de vie du cheval reste central. Le bien être du cheval conditionne son microbiote. Un environnement calme, des sorties régulières et un contact social préservent le microbiote. A l’inverse, le stress chronique altère durablement la flore et affaiblit l’immunité.
Enfin, le vétérinaire joue un rôle clé car il permet de réaliser des bilans digestifs, des analyses fécales et de prescrire des compléments spécifiques.
Chaque cheval possède un microbiote unique et nécessite un suivi individualisé.
Comme nous l’avons vu précédemment, un microbiote équilibré soutient la digestion, l’immunité, la peau et le comportement du cheval.
À l’inverse, une flore appauvrie ouvre la porte à de nombreux désordres comme les coliques récurrentes, les diarrhées chroniques, les inflammations ou la fatigue générale.
Ces trois volets que sont le microbiote, la colique et la diarrhée racontent une même histoire, celle de la santé intestinale équine, où la prévention et l’observation sont les meilleurs alliés.
Chez Hipassur, nous sommes particulièrement conscients que la bonne santé des chevaux repose sur des soins réguliers et le respect intégral de ses besoins.
Nos différentes formules d’assurance santé chevaux accompagnent les propriétaires dans la prévention, le suivi vétérinaire et la prise en charge des pathologies sans compromis sur la qualité des soins.
Plus que jamais nous savons qu’un cheval bien suivi, c’est un cheval en bonne santé et un propriétaire serein.
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