Crédit photo Louise Pilgaard sur Unsplash
Ce nom ne vous évoque sans doute rien pourtant ses symptômes ne vous sont pas inconnus.
Le syndrome du kotwasser, également appelé "eaux de crottin" est un trouble digestif du cheval.
Il se manifeste par l'émission de liquide fécal lorsque le cheval émet ses crottins.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une véritable maladie, le kotwasser est un symptôme révélateur d'un déséquilibre sous-jacent. Il peut affecter le bien-être et la performance du cheval. Nous vous expliquons en détail les causes, les symptômes, le diagnostic, les traitements et la prévention du syndrome du kotwasser.
Le kotwasser se caractérise par la présence d'un liquide fécale, parfois accompagné de mucus que le cheval émet avant, pendant ou après les crottins.
Il est important de distinguer le kotwasser de la diarrhée chez le cheval En effet, la diarrhée se manifeste par des crottins entièrement liquides et fréquents. Dans le cas du kotwasser, les crottins solides sont toujours présents, mais ils sont accompagnés d'une quantité variable de liquide.
Ce liquide souille la queue et les membres postérieurs du cheval, il est particulièrement irritant pour la peau du cheval.
Ce kotwasser peut toucher tous les chevaux, indépendamment de leurs âges, sexes, et activité.
Une étude de 2016 (Field Study on Risk Factors for Free Fecal Water in Pleasure Horses), mentionne qu’il n'y a pas de race de chevaux spécifiquement prédisposée au syndrome du kotwasser.
Cette même étude qui porte sur 299 chevaux de loisir de différentes races, a révélé que la race n'était pas un facteur de risque significatif pour le développement du kotwasser. Cependant, elle a permis d’identifier les facteurs de risques les plus importants. Ces facteurs sont le stress, les changements soudains d'alimentation et une alimentation riche en concentrés.
Cheval atteint du syndrome du Kotwasser
L’étude citée précédemment, a permis d’identifier les facteurs de risques les plus importants. Ces facteurs sont le stress, les facteurs environnementaux, l’alimentation mais pas seulement.
Des problèmes de santé :
Le microbiome intestinal est un écosystème complexe de micro-organismes (bactéries, champignons, protozoaires) qui vie dans le tube digestif. Il joue un rôle crucial dans la santé du cheval. Il intervient notamment dans la digestion, l'immunité et même le comportement du cheval. Des études récentes suggèrent que le microbiome pourrait également être impliqué dans le développement du kotwasser.
Un déséquilibre du microbiome (dysbiose) peut perturber la fermentation des aliments dans le gros intestin. La dysbiose est susceptible d’augmenter la perméabilité de la barrière intestinale. Cette perméabilité intestinale entraine le passage de substances indésirables dans la circulation sanguine du cheval. S’en suit une inflammation de la muqueuse intestinale, qui peut à son tour perturber l'absorption de l'eau et favoriser le kotwasser.
Il est important de noter que le kotwasser peut également être un symptôme d'affections plus graves comme les ulcères gastriques.
Le symptôme principal du kotwasser est l'émission de liquide fécal avant, pendant ou après l'excrétion de crottins normaux . Ce liquide peut être clair, jaunâtre, verdâtre ou contenir du mucus . La fréquence et la quantité de liquide varient d'un cheval à l'autre et peuvent être intermittentes ou persistantes.
En plus de l'émission de liquide fécal, d'autres symptômes peuvent accompagner le kotwasser, notamment :
Il s’agit d’une conséquence directe et pénible pour le cheval.
Ce liquide fécal contient des substances irritantes, notamment des enzymes digestives et des bactéries qui proviennent du gros intestin. Son écoulement permanent maintient la peau humide et favorise l'irritation. Le cheval est alors gêné par l'humidité et les démangeaisons, il cherche à se soulager en se frottant la queue et l'arrière-train.
Ce phénomène ne fait qu’aggraver l'irritation et peut provoquer des lésions cutanées. On remarque alors une inflammation de la peau et une sensibilité. La peau peut présenter une dépigmentation et le cheval peut même perdre ses poils au niveau des zones irritées. Parfois les lésions cutanées peuvent s’infecter et nécessiter des soins vétérinaires.
L’hygiène reste la seule solution pour apporter du confort au cheval et lui éviter des dermatites ou autres infections.
Parfois, les irritations sont particulièrement importantes et nécessitent un traitement médical à base de crème anti inflammatoire et/ou de crème antibiotique.
C’est aussi pour cette raison qu’il est important de prendre en charge le kotwasser rapidement pour éviter l'irritation cutanée et ses complications.
Rappelons avant tout que les anomalies dans la consistance, la fréquence ou l’émission des crottins doit faire l’objet d’une consultation vétérinaire.
Le vétérinaire établi son diagnostic sur un examen clinique complet réalisé par un vétérinaire.
Il observera les symptômes du cheval, notamment la présence de liquide fécal, l'état de la peau autour de l'anus et l'état général du cheval.
Il peut effectuer une analyse des selles pour rechercher la présence de parasites, de bactéries ou d'autres anomalies.
Il peut procéder à des analyses sanguines pour évaluer l'état de santé général du cheval et rechercher d'éventuelles infections ou inflammations.
C’est en fonction des résultats de l'examen clinique, qu’il pourra poser le diagnostic du kotwasser puis proposer un traitement et donner ses recommandations.
Le traitement du kotwasser dépend de la cause sous-jacente. Une fois que le vétérinaire a identifié la cause, il peut recommander un traitement adapté, qui peut inclure différentes choses :
Il faut modifier l'alimentation du cheval en privilégiant une alimentation riche en fourrage de qualité. Il est important de réduire la part de concentré distribué journalièrement. Il faut veiller à apporter de façon équilibrée des minéraux pour aider le cheval à réguler sa digestion. Tout changement alimentaire doit se faire progressivement pour éviter de perturber le système digestif du cheval. Et enfin le cheval doit avoir accès en permanence à de l’eau fraîche et propre.
Le propriétaire à l’aide du vétérinaire doit identifier et réduire les sources de stress du cheval. Cela nécessite de lui offrir un environnement calme, stable tout en favorisant les interactions sociales positives. Le travail doit être adapté adaptant l'entraînement à sa condition physique. Ses conditions de vie doivent répondre à ses besoins physiologiques et psychologiques.
Le travail du cheval doit être adapté selon sa condition physique pour éviter le stress déclencheur du kotwasser. Crédit photo Philippe Oursel sur Unsplash
Dans certains cas, le vétérinaire prescrit des médicaments pour contrôler la diarrhée, réduire l'inflammation ou traiter une infection bactérienne. Des anti-diarrhéiques, des protecteurs gastriques, des anti-inflammatoires peuvent être utilisés en fonction de la cause et de la sévérité du kotwasser.
Certains traitements naturels peuvent aider à réduire le syndrome du kotwasser. Par exemple :
Il est important de suivre les recommandations du vétérinaire et de ne pas administrer de traitement sans son avis.
Prévenir le syndrome du Kotwasser :
La prévention du kotwasser repose sur une bonne gestion de l'alimentation, de l'environnement et de la santé du cheval. Voici quelques mesures préventives :
Notons que ces conseils sont également précieux pour éviter les coliques chez le cheval !
En suivant ces conseils, vous pouvez réduire les risques d'apparition du syndrome du kotwasser chez votre cheval et contribuer à son bien-être digestif.
Le syndrome du kotwasser est un trouble digestif fréquent chez le cheval qui peut être causé par une variété de facteurs, notamment l'alimentation, le stress, les problèmes de santé et les déséquilibres du microbiome intestinal.
Bien qu'il ne soit généralement pas une affection grave en soi, il est important de l'identifier et de le traiter pour éviter les complications et améliorer le bien-être du cheval. Une approche globale prenant en compte l'ensemble des besoins du cheval est essentielle pour prévenir et gérer le kotwasser.
Diagnostiquer puis traiter les maladies ou les accidents chez le cheval représente un coût non négligeable. Un très grand nombre de propriétaires de chevaux font le choix de souscrire une assurance santé pour leurs équidés. Ainsi, ils profitent de leurs chevaux en ayant l’esprit plus léger car ils savent qu’en cas de pépins de santé, l’assurance prendra tout ou partie des frais vétérinaires.
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