Comprendre et gérer l’alimentation de votre cheval

Comprendre et gérer l’alimentation de votre cheval

Tous les propriétaires passionnés ont pour but le bonheur, le bien-être et la santé de leurs chevaux. Un des piliers de garantie du bien-être équin est sans aucun doute son alimentation. Une ration bien pensée est la clé d’une bonne digestion, d’un tempérament équilibré, de performances optimales et d’une bonne santé du cheval. Cependant, il est parfois difficile de s'y retrouver dans la multitude d’informations et d’aliments pour chevaux ?

Afin de vous aider à y voir plus clair, nous avons écrit cet article comme un guide qui va vous vous aider à maîtriser les bases de la nutrition équine. Nous allons explorer ensemble les principes fondamentaux, les erreurs à éviter et les meilleures pratiques pour nourrir votre cheval de manière saine et responsable.

L'approche holistique : la physiologie du cheval avant tout

Avant de parler de chiffres et de produits, il est primordial de comprendre le cheval tel qu'il est : un herbivore dont le système digestif, une machine fascinante, est conçu pour ingérer de petites quantités de fourrage tout au long de la journée.

• L'estomac du cheval est relativement petit. Il ne représente qu'une petite partie de son volume digestif total. C'est pourquoi il ne peut pas gérer de gros repas de concentrés en une seule fois. Un repas trop copieux peut entraîner une digestion incomplète, des ballonnements et, dans les cas les plus graves, des coliques.
•  L'intestin grêle absorbe les nutriments essentiels comme les protéines, les lipides et l'amidon. L'intestin grêle a cependant une capacité limitée pour l'amidon, ce qui nous amène à une règle fondamentale que nous aborderons plus loin.
•  Le gros intestin (caecum et côlon) est le cœur de la digestion chez le cheval. Il abrite une flore microbienne immense et indispensable qui fermente les fibres du fourrage pour produire les nutriments nécessaires à l'énergie de votre cheval. C'est pourquoi le foin est vital pour le cheval.

La compréhension de cette physiologie nous permet de poser le principe de base de l'alimentation. le fourrage doit constituer au minimum 70 % de la ration journalière de votre cheval.

Le fourrage, un pilier de la bonne santé

Le foin, la paille ou l'herbe sont la base incontournable de l'alimentation équine. Ils ne sont pas un simple aliment de remplissage, mais un garant de la bonne santé digestive et mentale de votre cheval. Le foin chez le cheval doit systématiquement être l’aliment premier de son alimentation quotidienne !

Rappelons le rôle multifonctionnel du fourrage

• Une santé digestive optimale : Manger du foin à volonté maintient une mastication régulière, ce qui favorise la production de salive. Cette salive agit comme un tampon naturel, neutralisant l'acidité de l'estomac et prévenant ainsi les ulcères gastriques. L’ulcère gastrique chez le cheval une pathologie à la fois fréquente et très douloureuse.
• La prévention des coliques : Une alimentation riche en fibres assure un transit régulier dans l'intestin, réduisant drastiquement les risques de coliques d'impaction. Les coliques chez le cheval représentent la première cause de mortalité équine d’où l’intérêt de veiller à apporter quotidiennement suffisamment de fibres aux équidés.
• Le bien-être mental : Les chevaux sont des grignoteurs nés. Si leur estomac reste vide trop longtemps, ils peuvent développer des comportements stéréotypés et néfastes, comme le tic à l'appui ou le tic à l’air. Avoir du foin à disposition en permanence permet de combler ce besoin instinctif et de réduire le stress.

Choisir un foin de qualité

Le choix d’un foin ne tient pas au hasard. Si on ne prend pas cas de sa qualité cela peut entraîner des répercussion graves sur la santé du cheval.

Un bon foin doit être :

• Propre : Sans terre ni poussière. La poussière peut être un déclencheur d'allergies et de problèmes respiratoires comme l’asthme équin.
• Sec et non moisi : L'humidité favorise le développement de moisissures qui peuvent être toxiques et très dangereuses pour les équidés qui le consomme. Il est responsable d’asthme équin mais aussi de coliques graves.
• Odeur agréable : Un foin de qualité doit sentir bon, comme l'herbe fraîchement coupée.
• Couleur : Une couleur verte indique que le foin a été bien séché. Un foin trop jaune ou brun a souvent perdu une partie de sa valeur nutritionnelle.
• Absence de plantes toxiques : Un bon foin doit être exempte de plantes toxiques pour le cheval. Les végétaux toxiques pour les chevaux comme les séneçons peuvent se retrouver dans le foin que vous donnez à vos chevaux. Il est alors important de bien discuter de cette éventualité avec votre fournisseur de foin et de visiter si possible ses parcelles avant fauchages.

Si le foin n'est pas de qualité suffisante, il est possible d'opter pour du foin enrubanné ou des substituts de foin, comme les granulés de foin, pour compléter l'apport en fibres.

Crédit photo Esthel Marchet

L'équilibre de la ration : les aliments concentrés et les compléments

Les aliments concentrés (granulés, céréales, floconnés) sont utilisés pour apporter l'énergie, les protéines et les nutriments que le fourrage seul ne peut pas toujours fournir, en particulier chez les chevaux de sport, les juments gestantes ou les poulains en croissance mais aussi les vieux chevaux qui ont des besoins spécifiques.

Le choix de l'aliment industriel

Pour bien choisir un aliment du commerce, il faut impérativement lire l'étiquette. Les informations les plus importantes sont :

• La composition : Optez pour des aliments avec des matières premières claires et de qualité. Méfiez-vous des sous-produits dont l'origine est peu claire donc douteuse.
• La teneur en amidon et sucre : C'est le critère le plus important. Un taux élevé peut causer des troubles digestifs. Pour la plupart des chevaux, un taux inférieur à 20-25 % est considéré comme sécuritaire. Pour les chevaux ayant des problèmes métaboliques, choisissez des aliments "sans céréales" avec un taux d'amidon inférieur à 10 %.
• Les matières grasses : Un aliment plus riche en matières grasses sera plus énergétique sans apporter de l'amidon. C'est une excellente option pour les chevaux de compétition qui ont des besoins énergétiques élevés.
• Les protéines et les minéraux : Assurez-vous que l'aliment contient des protéines de qualité et un équilibre adéquat entre le calcium et le phosphore (idéalement un rapport de 1,5 à 2 :1). Le rapport phosphocalcique que contient la ration de votre cheval conditionne la qualité de son squelette et ce quel que soit son âge.

La règle d'or de l'amidon

Comme nous l'avons vu, l'intestin grêle du cheval a une capacité limitée à digérer l'amidon. Une quantité trop importante en un seul repas va déborder dans le gros intestin, ce qui cause une fermentation anormale et un risque élevé de fourbure (une urgence vitale) ou de colique.

• La règle à retenir : Ne donnez jamais plus de 1 gramme d'amidon par kilogramme de poids de votre cheval par repas.

Exemple pratique : Pour un cheval de 500 kg, cela signifie un maximum de 500 grammes d'amidon par repas. Si son aliment concentré contient 30 % d'amidon, un repas ne devrait pas dépasser 1,6 kg de cet aliment (500 g ÷ 0,30 = 1 666 g).

Pour respecter cette règle, il est essentiel de fractionner la ration de concentrés en plusieurs petits repas (au moins 2 à 4) par jour.

Des rations sur mesure pour des besoins spécifiques

Chaque cheval est unique. Ses besoins nutritionnels évoluent tout au long de sa vie et en fonction de sa situation. Adapter sa ration est une preuve de responsabilité de la part du propriétaire.

1. L'alimentation du cheval de sport Le cheval de sport a des besoins énergétiques considérables pour soutenir son travail. L'énergie peut provenir des céréales (amidon) mais aussi des matières grasses (lipides).
   • Énergie et travail : Une alimentation riche en lipides (huiles végétales, son de riz) est une excellente option, car elle apporte une énergie "froide" qui ne rend pas le cheval nerveux.
   • Protéines de qualité : Les muscles ont besoin de protéines pour se construire et se réparer. Un aliment riche en protéines de haute qualité (avec des acides aminés essentiels) est indispensable pour la récupération et la performance.
   • Antioxydants : Les chevaux de sport subissent un stress oxydatif important. Les suppléments en vitamine E et sélénium, des antioxydants puissants, sont souvent recommandés pour soutenir la récupération musculaire.
2. L'alimentation du jeune cheval La croissance est une phase critique. Une alimentation inadéquate peut causer des problèmes de développement irréversibles.
   • Protéines et acides aminés : Le poulain a des besoins très élevés en protéines, en particulier en lysine, un acide aminé essentiel. Ces protéines sont vitales pour la croissance du squelette, des muscles et des tissus.
   • Minéraux : Le calcium et le phosphore sont les minéraux les plus importants pour la croissance des os. Le ratio doit être respecté (entre 1,5:1 et 2:1) pour prévenir les troubles de croissance comme les ostéochondroses (OCD).
   • Apport constant : L'alimentation du jeune cheval doit être régulière et de qualité constante pour ne pas perturber sa croissance.
3. L'alimentation du cheval âgé : Avec l'âge, la capacité digestive et l'état dentaire du cheval changent.
   • Problèmes dentaires : C'est le premier point à vérifier. Si les dents sont usées ou manquantes, il peut être nécessaire de remplacer une partie du foin par de l'herbe hachée, du foin mouillé, des granulés de foin ou de la pulpe de betterave.
   • Digestion plus lente : Le cheval âgé digère moins bien les protéines et les fibres. Il peut avoir besoin d'un aliment plus digestible, enrichi en fibres de qualité et en protéines pour maintenir sa masse musculaire.
4. L'alimentation du cheval souffrant de troubles métaboliques Ces chevaux sont particulièrement sensibles aux sucres et à l'amidon (Syndrome Métabolique Équin, fourbure chronique, Syndrome de Cushing).
   • Fourrage à volonté : Il doit être pauvre en sucre et en amidon. Faites analyser votre foin si possible, ou faites-le tremper dans l'eau pendant 30 minutes à 1 heure pour réduire sa teneur en sucres.
   • Alimentation "sans céréales" : Il faut bannir les céréales et les aliments riches en amidon. Optez pour des aliments spécialement formulés pour ces pathologies, à base de fibres (pulpe de betterave, cosses de soja), de protéines de qualité et de matières grasses.
   • Gestion du poids : Maintenir un poids de forme idéal est crucial pour ces chevaux. Le surpoids aggrave la résistance à l'insuline et augmente les risques de fourbure. L’obésité chez le cheval est un fléau qu’il faut combattre pour sa santé !

L'hydratation et les minéraux : les éléments essentiels

On ne le répète jamais assez : l'eau est le premier nutriment du cheval.

• Accès permanent à l'eau : Votre cheval doit avoir un accès illimité à une eau propre et fraîche. Sa consommation peut varier de 20 à 60 litres par jour. Une déshydratation, même légère, peut entraîner des problèmes de santé graves.
• Le sel : La transpiration fait perdre des électrolytes, notamment du sodium. Une pierre à sel est intéressante, surtout en été ou après un effort intense. Elle permet au cheval de s'autoréguler.
• Les signes qui ne trompent pas

Votre cheval est votre meilleur indicateur. Une ration parfaitement adaptée se reflète sur différents éléments :

• Son état corporel : ni trop maigre, ni trop gros. L'idéal est de surveiller sa ligne de dos et ses côtes.
• Son poil et sa robe : un poil brillant et une peau saine sont souvent le signe d'une bonne nutrition.
• Son comportement : un cheval nourri de manière adapté est généralement calme, attentif et énergique au travail.
• La qualité de ses crottins : ils doivent être fermes, bien formés et non mous ou liquides.

Si vous avez le moindre doute, n'hésitez pas à faire appel à un vétérinaire ou à un nutritionniste équin. Ils pourront vous aider à établir une ration sur mesure pour votre compagnon.

Une alimentation bien gérée est la meilleure assurance pour la santé de votre cheval. C'est un investissement quotidien dans son bien-être et sa longévité. Et parce que les maladies ou les accidents peuvent toujours arriver, une bonne assurance chevaux peut vous apporter la tranquillité d'esprit. Contactez-nous pour en savoir plus sur nos garanties et protéger la santé de votre cheval.